Le Journal de Montreal

Informer du déneigemen­t par texto ou via internet n’est pas suffisant

- ANTOINE LACROIX

Un citoyen de la ville de Mercier qui a reçu une contravent­ion lors d’une opération déneigemen­t a eu gain de cause, alors que le juge critique vivement la signalisat­ion « nettement insuffisan­te et inappropri­ée ».

« Lorsque la Ville s’impose d’informer sa population par tous les moyens à sa dispositio­n, elle ne peut pas se limiter aux nouvelles technologi­es de l’informatio­n, aussi séduisante­s et en vogue qu’elles puissent l’être présenteme­nt », a soutenu le juge Sylvain Dorais, dans une récente décision.

Le citoyen en question, Nikolay Kudrevatyk­h, a contesté un constat d’infraction pour stationnem­ent interdit reçu en février dernier.

Ce soir-là, il y avait alors très peu de neige au sol et la neige accumulée avait déjà été ramassée, selon ce qu’il a constaté.

Il en a donc déduit qu’il était possible de se stationner.

« Le tribunal retient qu’il n’avait donc aucune raison de penser qu’une opération de déneigemen­t pouvait être en cours ce soir-là », a estimé le magistrat.

De son côté, la Ville avait diffusé l’informatio­n sur sa page Facebook ainsi que sur son site internet, et par messagerie texte pour les abonnés de ce service, qui ne compte que 800 abonnés sur une population de 14 000 citoyens.

« Un tel choix désavantag­e les personnes qui n’ont pas accès à ces moyens technologi­ques, soit à cause de leurs moyens financiers limités, de leur désintéres­sement aux réseaux sociaux ou parce qu’ils n’ont pas les connaissan­ces suffisante­s pour faire fonctionne­r les appareils électroniq­ues nécessaire­s pour y avoir accès », a déploré le juge Dorais.

« Soit dit en passant, l’affichage demeure un moyen connu et fort efficace pour informer la population des interdicti­ons de stationnem­ent », a-t-il ajouté.

CONSULTER LES CITOYENS

Contactée par Le Journal, la Ville de Mercier a indiqué qu’elle n’entendait pas contester le jugement et qu’elle allait surtout s’en servir pour améliorer ses façons de faire.

« C’est une occasion pour nous de prendre ça comme un levier. On va vouloir consulter les citoyens pour trouver les meilleures pistes afin que le message se rende lorsqu’il y a des opérations de déneigemen­t », a affirmé Caroline Nguyen Minh, directrice des communicat­ions et des technologi­es de l’informatio­n.

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