La Finlande et la Suède disent oui à l’OTAN
Les deux pays ont transmis hier leurs demandes d’adhésion, mais la Turquie s’y oppose
BRUXELLES | (AFP) La Finlande et la Suède ont soumis hier leurs demandes d’adhésion à l’OTAN, mais l’opposition de la Turquie à ce projet a contraint l’Alliance à des consultations pour lever ce blocage afin de pouvoir lancer les négociations, a-t-on appris de sources diplomatiques.
« C’est un moment historique à un moment critique pour notre sécurité », a
déclaré le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, qui a reçu les demandes d’adhésion présentées par les ambassadeurs des deux pays. « Nous espérons conclure rapidement » le processus, a-t-il ajouté.
UNANIMITÉ REQUISE
Mais la Turquie a douché cet espoir en refusant hier l’ouverture des pourparlers d’adhésion, selon les mêmes sources.
Ankara ralentit la procédure en bloquant la première étape. Si la Turquie n’obtient pas satisfaction pour ses demandes, elle peut fermer la porte de l’Alliance aux deux pays nordiques à deux occasions : en refusant de signer les protocoles d’adhésion ou en refusant de les ratifier.
L’unanimité des 30 membres de l’Alliance est impérative pour chacune des étapes.
« Tout est possible », a confié un diplomate européen. « Mais à l’OTAN on trouve toujours des solutions », a -t-il ajouté.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan pourrait vouloir porter le sujet au sommet de l’OTAN organisé à Madrid les 29 et 30 juin. « J’espère que les alliés entendront nos inquiétudes et nous soutiendront », a-t-il expliqué hier.
Ankara accuse la Suède d’être « la pépinière d’organisations terroristes » comme le PKK kurde et reproche aux deux pays nordiques de ne pas approuver les demandes d’extradition de personnes accusées d’être des terroristes ainsi que d’avoir gelé des exportations d’armes vers la Turquie.
La Turquie avait bloqué en début de semaine une déclaration de l’OTAN favorable aux adhésions des deux pays, a-t-on appris de source diplomatique.
SOUTIEN AMÉRICAIN
Le blocage turc prive la Finlande et la Suède de la protection assurée par l’OTAN à tous ses membres en cas d’agression.
« Les intérêts de sécurité de tous les alliés doivent être pris en compte et nous sommes déterminés à examiner toutes les questions et à parvenir rapidement à des conclusions », a assuré Jens Stoltenberg.
De son côté, les États-Unis ont affiché hier un soutien déterminé à la demande d’adhésion à l’OTAN de la Finlande et de la Suède, promettant d’être à leur côté en cas de « menace » russe.
Dans un communiqué, le démocrate se dit « impatient de travailler avec le Congrès américain et avec nos alliés de l’OTAN pour faire rapidement entrer la Finlande et la Suède dans la plus solide
alliance de défense de l’histoire ».