La peine de mort pour les tentatives d’acte de terrorisme
MOSCOU | (AFP) Le Bélarus a introduit la peine de mort pour préparation d’attentat ou « tentative d’acte de terrorisme », selon un décret publié hier, un durcissement qui vise « directement » l’opposition d’après sa cheffe exilée et qui a été vivement condamné par Washington.
« Le président bélarusse Alexandre Loukachenko a signé la loi prévoyant la possibilité de la peine de mort pour une tentative d’acte de terrorisme », selon l’agence russe Ria Novosti, alors que jusqu’à présent seuls ceux qui avaient commis un tel acte étaient passibles d’exécution.
Selon l’agence russe Interfax, le texte, qui a été publié hier au Bélarus, stipule qu’aucune « préparation ou tentative » de crime n’est passible de peine de mort à l’exception de ceux qualifiés de « terroristes ».
INTIMIDATION
« Ces mesures sont celles d’un dirigeant autoritaire qui s’accroche au pouvoir par la peur et l’intimidation », a réagi le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken dans un communiqué, accusant le président bélarusse Alexandre Loukachenko de « continuer sa répression ».
Il a estimé que cela risquait de frapper « les militants prodémocratie et ceux qui s’opposent à la guerre menée par la Russie en Ukraine » et appelé une fois de plus à « la libération sans condition de tous les prisonniers politiques ».
Depuis le vaste mouvement de contestation de 2020 contre la réélection de l’autoritaire Loukachenko, au pouvoir depuis 1994, de nombreux opposants ont été inculpés et arrêtés pour tentative ou préparation d’acte de terrorisme.
OPPOSANTS DU RÉGIME VISÉS
En mars 2021, le parquet bélarusse avait annoncé que la cheffe de l’opposition, Svetlana Tikhanovskaïa, contrainte à l’exil en 2020 par la répression de la contestation, faisait elle-même l’objet d’une enquête pour « préparation d’acte de terrorisme en bande organisée », selon l’agence d’État bélarusse Belta.
Celle-ci a réagi sur Twitter à l’élargissement des crimes passibles de la peine capitale comme une « menace directe » visant les opposants au régime de M. Loukachenko et ceux qui s’opposent à l’offensive en Ukraine de la Russie, qui ont utilisé le territoire du Bélarus pour une partie de ses assauts.
« Le régime illégal a introduit la peine capitale pour des cas de tentative de terrorisme. C’est une menace directe contre les militants qui s’opposent au dictateur et à la guerre », a commenté sur Twitter Svetlana Tikhanovskaïa.