Le Journal de Montreal

Une transition facile pour Valois-Fortier

Le Québécois est entraîneur-chef de Judo Canada depuis janvier dernier

- RICHARD BOUTIN

Après trois participat­ions aux Jeux olympiques, Antoine Valois-Fortier a fait la transition comme entraîneur quelques mois après son retour de Tokyo et il se plaît dans son nouveau rôle.

Actuelleme­nt en Italie pour un camp d’entraîneme­nt de deux semaines qui regroupe plus de 300 judokas d’une dizaine de pays, l’entraîneur-chef de l’équipe canadienne poursuit sa période d’adaptation.

« Je m’adapte bien, mais la réalité d’un athlète et d’un entraîneur est bien différente, souligne le médaillé de bronze des

Jeux de 2012 à Londres chez les moins de 81 kg qui a passé 12 ans au sein de l’équipe nationale senior. La plus grosse différence est que tu n’es pas en plein contrôle. Tu mets en place des choses et tu donnes des conseils, mais ce n’est pas toi qui au final agis sur le résultat. Tu dois apprendre à laisser aller. »

« Comme athlète, tu ne réalises pas tout ce que les entraîneur­s font, de poursuivre Valois-Fortier. Je prends énormément de plaisir dans mon nouveau travail, ce qui confirme que j’ai pris la bonne décision. »

NOUVELLE RELATION

Au fil des ans, Valois-Fortier avait tissé des liens d’amitié très forts avec ses coéquipier­s, ces mêmes coéquipier­s qui sont maintenant sous ses ordres. Comment se passe ce nouvel ordre des choses ?

« La majorité des athlètes est très ouverte d’esprit, a-t-il affirmé. Ils me font confiance. C’était bizarre un peu au début, mais c’est à moi d’aider que cette relation soit la plus naturelle possible. Je travaille pour que la transition se fasse bien. »

« Comme athlète, la priorité était moi alors que maintenant ce sont eux ma priorité, d’ajouter Valois-Fortier. Je suis là pour les athlètes et pour les aider. Le message est transmis et je peux établir un lien de confiance pour atteindre leurs objectifs. Le message doit être clair et mes actions doivent refléter mes paroles. »

Valois-Fortier reconnaît qu’il avait un petit doute dans son esprit quand il a pris les rênes de l’équipe canadienne. « Je ne savais pas comment les athlètes allaient réagir à ma venue. Ça me jouait dans la tête, mais les athlètes ont une bonne attitude. »

MENTOR PRÉSENT

Comme ce fut le cas pendant toute sa carrière d’athlète, le natif de Beauport peut compter sur un allié de taille dans son coin. « Nicolas [Gill] est très présent et il est toujours prêt à m’aider, a indiqué Valois-Fortier au sujet de son ancien entraîneur et grand patron de Judo Canada. C’est très important que je puisse regarder un gars plus expériment­é. Pour avoir vécu le même cheminemen­t que moi, Nicolas peut se mettre à ma place et il me comprend. »

Valois-Fortier aime ce qu’il voit jusqu’à présent des judokas qui ont brillé à Tokyo ainsi que des plus jeunes qui veulent faire leur place. Après le Grand Prix de Turquie et le championna­t panamérica­in, les athlètes commencero­nt le processus de sélection en prévision des Jeux de 2024 à Paris à compter de juin. Les Canadiens ont bien fait en début de saison.

« Le prochain objectif est d’aller chercher des grosses médailles au championna­t mondial, a-t-il résumé. Ça va être l’objectif à chaque année. Nous avons un noyau fort et des jeunes qui sont prometteur­s. »

Médaillées de bronze dans la capitale nippone, Catherine Beauchemin-Pinard chez les moins de 63 kg et Jessica Klimkait chez les moins de 57 kg font bien tout comme Arthur Margelidon qui avait pris le 5e rang chez les moins de 73 kg.

« Leur niveau d’effort démontre qu’elles sont prêtes à repartir pour un autre cycle olympique, a-t-il affirmé. Elles ont pris plusieurs mois de repos, ce qui est inhabituel dans notre sport, mais elles en avaient besoin. Quant à Arthur, sa santé est bonne après avoir soigné une blessure. Il offre un effort quotidien et démontre une bonne motivation. »

 ?? Judoka ?? ANTOINE VALOIS-FORTIER
Judoka ANTOINE VALOIS-FORTIER

Newspapers in French

Newspapers from Canada