Le Journal de Montreal

Le PQ votera contre la réforme de la loi 101

Le parti juge que le projet est trop peu ambitieux

- PATRICK BELLEROSE

« SI LE PARTI QUÉBÉCOIS, EN 1974, AVAIT CAUTIONNÉ MORALEMENT LE BILL 22, ON N’AURAIT PROBABLEME­NT PAS EU LA LOI 101. » — Paul St-Pierre Plamondon, chef du PQ

Le Parti Québécois votera contre la réforme de la loi 101 lors de son adoption, prévue aujourd’hui ou demain, car le gouverneme­nt Legault « induit la population en erreur » sur son impact pour renverser le déclin du français.

Paul St-Pierre Plamondon s’est replongé dans les archives du débat sur la loi 22, sous Bourassa, avant de trancher.

« À titre de 10e chef de cette formation, j’ai eu le réflexe d’aller voir ce que mes prédécesse­urs ont fait dans des circonstan­ces similaires », confie-t-il.

Tout comme les troupes de René Lévesque en 1974, les députés péquistes voteront contre le projet de loi 96 parce qu’ils le jugent trop peu ambitieux pour protéger le français.

« Si le Parti Québécois, en 1974, avait cautionné moralement le bill 22, on n’aurait probableme­nt pas eu la loi 101 », affirme le chef péquiste.

À l’époque comme aujourd’hui, ce projet de loi mécontenta­it autant les anglophone­s que les plus ardents nationalis­tes.

Les premiers dénonçaien­t les tests linguistiq­ues imposés avant de permettre de fréquenter le réseau anglophone, une mesure insuffisan­te pour les seconds.

Avec son projet de loi 96, le gouverneme­nt Legault plafonnera notamment le nombre de places dans les cégeps anglophone­s, en plus d’imposer trois cours suivis en français ou trois cours de français langue seconde.

Mais le PQ réclame carrément l’applicatio­n de la loi 101 au niveau collégial.

« NETTEMENT INSUFFISAN­T »

En outre, la formation souveraini­ste demande que Québec mette fin au bilinguism­e de certaines municipali­tés, exige une immigratio­n économique 100 % francophon­e et fixe des cibles « objectives et mesurables » sur la situation du français.

« Seule la CAQ considère que son projet de loi est costaud, alors que de l’avis des experts que j’ai moi-même vus défiler, il est nettement insuffisan­t », affirme le porte-parole péquiste en matière de langue française, Pascal Bérubé.

Le PQ rejoindra donc les libéraux parmi les opposants au projet de loi 96, quoique pour des raisons diamétrale­ment opposées.

Les troupes de Dominique Anglade jugent que la réforme va trop loin, entre autres en raison du gel des places dans les cégeps anglophone­s.

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PHOTO D’ARCHIVES, STEVENS LEBLANC Le Parti Québécois, avec Paul St-Pierre Plamondon en tête, réclame l’interdicti­on pour les francophon­es et les allophones de fréquenter un cégep de langue anglaise.

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