L’ONU en visite à Xinjiang pour parler des Ouïghours
PÉKIN | (AFP) La haute-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU a rencontré hier le chef de la diplomatie chinoise, au début d’une visite en Chine consacrée au traitement des minorités musulmanes du Xinjiang auxquelles elle espère avoir un maximum d’accès.
Après plusieurs années d’âpres négociations avec les autorités chinoises, Michelle Bachelet, ex-présidente chilienne, doit rester six jours dans le pays, jusqu’à samedi.
« Il me tarde d’échanger avec de nombreuses personnes différentes lors de ma visite. Je vais discuter de questions très importantes et de questions sensibles. J’espère que cela nous aidera à construire la confiance », a déclaré Mme Bachelet lors d’une rencontre avec le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, à Guangzhou.
Elle a parlé hier en visioconférence avec les chefs de délégation d’environ 70 ambassades étrangères en Chine, ont indiqué à l’AFP des sources diplomatiques.
Selon ces sources, Michelle Bachelet a assuré aux diplomates qu’elle avait négocié un accès à des centres de détention et pourrait s’entretenir avec des militants locaux des droits de l’homme.
L’ONU ferraillait depuis 2018 avec Pékin afin d’obtenir un « accès libre et significatif » au Xinjiang (nord-ouest de la Chine).
Cette région a longtemps été frappée par des attentats pour lesquels les autorités accusent des séparatistes et des islamistes ouïghours. Elle fait l’objet depuis quelques années d’une drastique politique de surveillance menée au nom de l’antiterrorisme.
Des études accusent la Chine d’avoir interné au moins un million de Ouïghours et de membres d’autres minorités musulmanes dans des camps de rééducation, voire imposé du travail forcé. Pékin dément ces accusations.
La visite de Mme Bachelet est la première d’un haut-commissaire aux droits de l’homme en Chine depuis 2005.
Elle doit se rendre notamment à Urumqi, la capitale du Xinjiang, ainsi qu’à Kashgar, ville du sud de la région où la population ouïghoure est particulièrement importante.
HUIS CLOS
En raison de la pandémie, la visite se déroulera à huis clos, c’est-à-dire dans une bulle sanitaire, a indiqué hier devant la presse Wang Wenbin, un porte-parole de la diplomatie chinoise.
Pour la même raison, le Haut-Commissariat et la Chine « ont décidé après discussion » de ne pas intégrer de journalistes dans la délégation, a-t-il souligné.