Opération charme à Times Square et à Londres
L’industrie touristique québécoise met le paquet pour reconquérir ces marchés clés et préserver ses acquis
« Je reviendrai à Montréal », chantait Robert Charlebois. C’est ce que souhaite l’industrie touristique en 2022, et pas juste pour la métropole, alors qu’on voit apparaître des campagnes promotionnelles inédites à Londres, à New York et ailleurs pour attirer les touristes au Québec.
« On vise un retour complet des touristes pour l’année prochaine. Cette année, ce sera plutôt autour de 60 % à 70 % », estime Martin Soucy, président-directeur général de l’Alliance de l’industrie touristique du Québec (AITQ).
La référence, ici, c’est l’année 2019-2020 et ses 16,4 milliards $ de retombées touristiques pour le Québec, dont 4 milliards $ pour le tourisme d’agrément.
On parlait alors de 35 millions de visiteurs, dont le quart venait de l’extérieur du Québec. Ces 8,4 millions d’étrangers comptaient toutefois pour 53 % des dépenses touristiques.
CAMPAGNE CIBLÉE
Une pandémie plus tard, l’objectif est de remonter la côte et de mener une opération charme ciblée pour ramener ces touristes dépensiers.
« On vise l’Ontario, le nord-est des ÉtatsUnis et la France », explique M. Soucy. Le Québec ne mène donc pas de campagne en Asie, par exemple, actuellement.
« Des liaisons directes comme ShanghaiMontréal et Tokyo-Montréal sont en train d’être réactivées, donc ça ne vaut pas la peine de se concentrer là », poursuit-il.
AJOUTER DES LIAISONS AÉRIENNES
Québec a d’ailleurs annoncé une nouvelle enveloppe de 10 millions pour l’AITQ, il y a 10 jours, afin de favoriser « la création de nouvelles lignes aériennes ».
Le but est d’attirer plus de visiteurs en multipliant leurs points d’arrivée au Québec grâce à du démarchage auprès des transporteurs aériens, entre autres.
Au même moment, Transat inaugurait son vol direct entre la ville de Québec et la capitale anglaise, Londres.
« Nous développons cette nouvelle route et par le fait même, le tourisme vers Québec », croit Bernard Côté, directeur du
marketing pour le transporteur québécois.
TRANSAT DE LA PARTIE
Afin que ce nouveau vol hebdomadaire ne passe pas inaperçu, Transat a mis le paquet avec « une campagne de promotion majeure ».
Dans le tube, le métro de Londres, on peut voir des affiches géantes présentant un beau paysage où on lit (en anglais, of course) « Votre connexion à la nature – Ville de Québec ».
Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres de la façon dont le Québec est vendu à l’international.
UNE GRANDE PREMIÈRE
Aux États-Unis, les New-Yorkais peuvent voir, depuis le 2 mai dernier, Montréal s’afficher pour une première fois sur les panneaux du mythique Time Square.
« On n’avait jamais fait cela avant. Il faut dire que c’est un marché important et historique, tout le nord-est des États-Unis. Et c’est très prometteur cette année », assure Manuela Goya, vice-présidente affaires publiques chez Tourisme Montréal, lors d’une entrevue avec Le Journal.
Dans cette campagne publicitaire qui s’appelle 1001 moments à partager, 100 Montréalais se sont filmés à 17 h, au même moment, quelques secondes, afin de montrer « tout ce qu’il y a à faire à Montréal ».
La campagne que verront les Américains sera d’ailleurs la même que celle des Français, des Ontariens et même des Montréalais.
LE QUÉBEC AUX QUÉBÉCOIS
Avec la COVID, l’industrie touristique montréalaise s’était adressée presque exclusivement aux locaux et aux Québécois les deux dernières années.
« Nous voulons garder cette habitude de nous adresser aux Montréalais, donc notre campagne s’adresse aussi à eux », dit Mme Goya.
À l’AITQ, la campagne mise en place s’appelle Québec mon amour . On y fait parler des Québécois afin qu’ils vantent notre culture créative et notre accueil légendaire.
« On est concentrés à reconquérir les marchés étrangers et à retenir les Québécois au Québec », dit Martin Soucy.
Au total, explique le PDG de l’AITQ, ce sont de 43 à 44 millions $ qui seront investis pour ce faire en 2022 par l’ensemble de l’industrie.
« Les Québécois qui voyagent au Québec nous ont permis de survivre au cours des 2 dernières années. On continue à bâtir là-dessus », dit-il.
Et c’est en misant sur la culture, le côté gourmand et les grands espaces qu’on compte y parvenir. Ici comme ailleurs.