20 ans à la barre du TVA Nouvelles
Sophie Thibault a su tisser une relation de confiance avec les téléspectateurs
Le 27 mai 2002, Sophie Thibault devenait la toute première cheffe d’antenne à la tête d’un bulletin d’information majeur à l’échelle de l’Amérique du Nord. Deux décennies plus tard, la journaliste est fière du chemin parcouru, elle qui occupe toujours ce fauteuil, soir après soir, avec la même passion d’informer et de vulgariser l’actualité.
Elle a contribué à briser un plafond de verre, car il fallait auparavant porter une cravate pour « lire » les nouvelles de façon permanente dans un bulletin de nouvelles de fin de soirée.
Quand une femme pilotait les informations télévisées, c’était pour partager la tâche en duo avec un homme ou pour assurer la fonction durant le week-end, ce qu’a d’ailleurs fait Sophie Thibault avant de remplacer Simon Durivage à la barre du TVA Nouvelles de 22 h, il y a 20 ans.
La nouvelle avait fait grand bruit et avait valu — c’était avant les réseaux sociaux — quantité de lettres à Sophie Thibault. On la félicitait pour cet exploit plus qu’attendu. « Bon sang, 2002, il était temps », s’est exclamé en entrevue avec l’Agence QMI la cheffe d’antenne qui a conservé précieusement toute la correspondance de l’époque.
Depuis, les temps ont bien changé. Et pour le mieux. Les femmes occupent maintenant une place de choix dans les salles de nouvelles, où elles sont souvent majoritaires.
Au fil des ans, Sophie Thibault a tissé une relation de confiance avec les téléspectateurs, qui lui sont fidèles.
« C’est un rendez-vous pour les gens, à 22 h, car peu importe l’émission qui nous précède, on fait de bons chiffres, a-t-elle dit. C’est le public qui me porte depuis le début de ma carrière ».
ASSURANCE ET CONFIANCE
Parce qu’elle fait ses devoirs et peaufine chaque jour ses connaissances, Sophie Thibault dégage une assurance et une confiance qui donnent le goût de revenir vers elle.
Mais la journaliste d’expérience n’a pas toujours rêvé de faire de la télé. À la fin de l’adolescence, elle s’est plutôt orientée vers la psychologie et se tenait loin du métier de son père, Marc Thibault, qui a été réalisateur et directeur de l’information à Radio-Canada.
Discrète et timide, Sophie Thibault aurait en effet préféré la tranquillité d’un bureau de psychologue. Mais après que son père lui eut suggéré de faire une courte formation en journalisme à l’Université de Montréal après son baccalauréat en psychologie, son destin a changé du tout au tout. Il y a 34 ans, en 1988, à l’époque où les dactylos et les pagettes étaient encore les principaux outils de travail des journalistes, elle entrait à TVA pour couvrir le beat de la santé.
MOMENTS MARQUANTS
Deux ans plus tard, en juillet 1990, éclatait la crise d’Oka, changeant encore une fois sa route. On faisait alors appel à elle comme nouvelle cheffe d’antenne. « Ç’a été important pour moi, mais c’est aussi la crise d’Oka qui a révélé TVA et c’est à ce moment-là que les cotes d’écoute se sont inversées. On avait Gaétan Girouard, Alain Gravel et Réjean Léveillée sur le terrain, on avait toute une équipe ! »
Ce sont toutefois les attentats du 11 septembre 2001 qui lui ont permis de présenter les nouvelles le midi, autre étape importante pour la suite. « Ç’a changé complètement ma carrière, ç’a été un tremplin de faire le midi », a dit Sophie Thibault, qui s’est finalement installée, quelques mois plus tard, en mai 2002, aux commandes du TVA Nouvelles 22 h, qu’on appelait à l’époque le TVA Édition Réseau.
Dans un mois, Sophie Thibault va s’accorder quelques semaines de vacances, en allant notamment faire de la photo sur l’île d’Anticosti. Elle compte aussi profiter de sa nouvelle cour, comme beaucoup de Québécois.
Elle promet d’être fin prête à la rentrée pour une autre grosse année d’information. Elle ne sent pas l’appel de la retraite contrairement à son collègue Pierre Bruneau. « Il me reste quelques bonnes années, je me sens au sommet de ma forme ».