Le Journal de Montreal

« Je n’arrêterai jamais... »

À 76 ans, la chanteuse Shirley Théroux présentera son premier spectacle solo à Montréal jeudi

- BRUNO LAPOINTE Shirley Théroux présentera son spectacle Chanter pour parler au Gesù ce jeudi.

Monter sur scène, en solo, à Montréal a toujours été le plus grand rêve de Shirley Théroux. Et il a bien failli lui glisser entre les doigts à cause de la pandémie.

Le rendez-vous avait initialeme­nt été fixé à avril 2020, mais la première vague de COVID-19 en aura voulu autrement. Après cinq reports, la chanteuse voit finalement la lumière au bout du tunnel : elle montera enfin sur la scène du Gesù de Montréal jeudi soir pour présenter son premier spectacle en solo, Chanter pour parler.

« J’y tiens, à ce spectacle-là. Je ne pouvais pas m’imaginer un jour arrêter ma carrière sans avoir chanté sur scène dans la ville où j’ai grandi », souffle-t-elle.

Au bout du fil, Shirley Théroux est fébrile. Ça se sent dans sa voix, dans son élocution. Car elle a longtemps craint de devoir mettre une croix sur ce projet si cher.

« J’étais même prête à en faire mon deuil. J’aurais été très déçue ; je pense qu’il aurait fallu me ramasser à la petite cuillère. Mais je n’aurais pas été amère. Je ne me laisse plus atteindre par le négatif, par ce qui est laid et déplaisant. Moi, je veux rire, être heureuse et aller de l’avant. Je n’ai pas le temps pour le reste », annonce-t-elle avec tout l’aplomb qu’on lui connaît.

UNE QUESTION D’ATTITUDE

C’est précisémen­t cette attitude qui lui aura permis de traverser les deux dernières années. Car les confinemen­ts ont été durs sur son coeur de mère et de grand-mère. Et ils lui ont même dérobé sa créativité durant plusieurs mois.

« J’avais beau m’installer à mon piano, ou encore dans mon atelier pour peindre, et je n’étais pas capable de créer. C’était le vide total. Mais le plus difficile a été de voir mon fils venir me porter de la nourriture pendant le premier confinemen­t et de ne pas pouvoir le prendre dans mes bras. Même chose pour mes petits-enfants. Ça, devoir être privée de contact humain et d’affection, c’était épouvantab­le », souffle-t-elle.

« JE SUIS UNE CHANTEUSE »

Certains peineront à croire que Shirley Théroux n’a jamais eu l’occasion de fouler les scènes de la métropole dans le cadre d’un spectacle solo. Il faut dire qu’elle a tôt fait de bifurquer vers la télévision, médium qui l’a accaparée durant la majeure partie de sa carrière.

Sa feuille de route y est imposante. De Y’a plein de soleil aux incontourn­ables Tannants, Shirley Théroux fait partie de notre paysage culturel et télévisuel depuis près de 60 ans.

Mais elle est, de son propre aveu, une chanteuse. Et elle le demeurera à tout

jamais, toujours portée par ses succès Fais comme l’oiseau, (C’est beau) Un homme, Comme tu es jeune et autres Je serai toujours à toi.

« J’ai passé ma vie sur les plateaux de télévision, mais je suis une chanteuse. À 11 ans, je séchais mes cours pour aller chanter dans des concours de talent ! » rappelle-t-elle.

Elle continuera donc de pratiquer ce métier qu’elle affectionn­e tant. Car après la sortie de sa biographie, attendue en librairie à l’automne, Shirley Théroux prendra la route pour la tournée Noël une tradition en chanson, aux côtés de Luce Dufault, de Johanna Blouin et de Joe Bocan, pour ne nommer que celles-ci.

Et la retraite dans tout ça ?

« Jamais de la vie, promet Shirley Théroux. Je n’arrêterai jamais de chanter. Jamais. »

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