Le Journal de Montreal

À WIMBLEDON OU PAS ? LA QUESTION DIVISE

Les joueurs ne s’entendent pas au sujet de la décision de l’ATP et de la WTA

- JESSICA LAPINSKI

PARIS | Nous sommes à Roland-Garros, la plupart des matchs de premier tour du grand tableau ont été disputés. Mais c’est pourtant Wimbledon qui est sur toutes les lèvres depuis vendredi et l’annonce conjointe de l’ATP et de la WTA stipulant qu’aucun point de classement ne serait décerné cette année au All England Club.

Cette décision, une forme de représaill­es à la décision du tournoi anglais de bannir les athlètes russes et biélorusse­s en raison de l’implicatio­n de leur pays dans l’invasion armée de l’Ukraine, divise toujours autant les joueurs, même quatre jours plus tard.

La Japonaise Noami Osaka croit qu’elle n’ira pas jouer à Londres. L’Espagnol Rafael Nadal dit comprendre tant la décision de l’ATP que celle de Wimbledon. L’Américaine Sloane Stephens, membre du conseil des joueuses, estime pour sa part que la WTA a fait le bon choix.

PAS DE POINTS, PAS D’INTÉRÊT

Du lot, Osaka fut sans doute la plus tranchante, hier en conférence de presse.

Sans la possibilit­é d’amasser des points à Wimbledon, l’ancienne numéro 1 mondiale ne croit pas qu’elle ira jouer au All England Club à la fin juin.

« J’aimerais y aller pour avoir de l’expérience sur le gazon, mais en même temps, c’est un peu sans objet », a expliqué Osaka, chutée au 38e rang après avoir pris quelques pauses du tennis dans la dernière année.

« Je suis le type de joueuse motivée par la progressio­n de mon classement, a ajouté la quadruple championne en Grand Chelem. Donc, je pense que l’intention [de la WTA] était bonne, mais que l’exécution va un peu n’importe où. »

NADAL NE VEUT PAS TROP SE MOUILLER

Lors de son annonce vendredi, l’ATP, qui fédère le tennis masculin, mais pas les quatre épreuves du Grand Chelem, a justifié sa décision en affirmant que le bannisseme­nt des Russes et des Biélorusse­s venait notamment « miner l’intégrité du système de classement ».

Le tournoi de Wimbledon, qui a choisi d’exclure ces deux nations à la recommanda­tion du gouverneme­nt anglais, quant à lui a affirmé qu’il ne reculerait pas.

« Nous demeurons réticents à accepter que les succès obtenus à Wimbledon soient utilisés à des fins de propagande par le régime russe », pouvait-on lire dans un communiqué publié par le tournoi.

En bon diplomate, Nadal, cinquième favori à Paris, n’a pas fermé la porte à l’idée de jouer sur le gazon londonien, où il a déjà raflé deux titres. Il a dit « comprendre » et « respecter » les deux côtés.

« Le conseil de l’ATP a pris une décision, et on doit l’accepter. [...] Les joueurs, nous ne sommes pas assez préparés pour prendre des décisions importante­s, parce que nous pratiquons un sport individuel », a ajouté le vétéran espagnol.

BEAUCOUP DE TRAVAIL

Stephens estime pour sa part que toute l’équipe du conseil des joueuses de la WTA a beaucoup travaillé « pour que chacun ait sa place » à Wimbledon, mais qu’au final, la décision qui a été prise « est la bonne ».

La 64e raquette au monde et gagnante du US Open 2017 regrette toutefois que certaines joueuses aient été mal informées.

C’est le cas notamment de la Québécoise Leylah Fernandez, qui a refusé de commenter la situation dans les derniers jours, disant qu’elle ne détenait pas assez d’informatio­ns sur ce qui s’était tramé en coulisses avant l’annonce.

« Ce n’est pas tout à fait juste, c’est vrai, a relevé Stephens. [...] Mais la décision qui a été prise ne l’a pas été à la légère. Quand on est un peu coincé, c’est ce qu’on fait. »

 ?? PHOTO AFP ?? La Japonaise Naomi Osaka, surprise hier à Paris par l’Américaine Amanda Anisimova, croit qu’elle fera l’impasse sur Wimbledon.
PHOTO AFP La Japonaise Naomi Osaka, surprise hier à Paris par l’Américaine Amanda Anisimova, croit qu’elle fera l’impasse sur Wimbledon.

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