L’ancien fiscaliste de Deloitte souffrait de troubles mentaux
Il avait harcelé à l’extrême sa supérieure alors qu’il travaillait pour Deloitte
L’ex-fiscaliste de Deloitte qui avait harcelé pendant quinze mois une supérieure dont il était tombé amoureux a finalement été déclaré non criminellement responsable, comme le demandait la Couronne.
« On est satisfaits, c’est la décision qui va le mieux assurer la protection de la victime et de la société », a commenté au Journal
Me Patrick Lafrenière, avocat de la poursuite, hier, au palais de justice de Montréal.
Le jury aura donc délibéré pendant deux jours avant de rendre son verdict concernant Philippe Dubé, 30 ans.
L’affaire avait commencé en 2020, quand Dubé avait été embauché par la firme Deloitte. Il était alors tombé amoureux d’une supérieure.
OBSESSION
Mais après s’être fait dire que leur relation resterait seulement professionnelle, son obsession sur la femme s’est amorcée, allant jusqu’à la suivre jusqu’à l’épicerie.
« Il était obsédé par la victime », avait plaidé la Couronne, rappelant que des agents de sécurité avaient été embauchés pour la protéger et qu’elle avait dû aller dormir chez des amis à plusieurs reprises.
En plus de la bombarder de messages, Dubé s’était mis à imaginer des complots concernant Deloitte et la victime, allant jusqu’à croire que l’humoriste Martin Matte lui parlait directement à travers ses publicités pour l’épicerie Maxi.
« Même un homme éduqué peut souffrir de problèmes de santé mentale », a rappelé Me Lafrenière.
À un moment, Dubé avait été hospitalisé, mais il avait continué, parlant même de tuerie. La victime, qui craignait pour sa sécurité, a finalement porté plainte à la police.
INHABITUEL
Détenu préventivement depuis près d’un an, Dubé niait tout trouble psychiatrique et refusait le verdict de non-responsabilité criminelle. En fait, selon lui, c’est la victime qu’il fallait blâmer.
Dubé, qui se défendait seul, avait réclamé un procès devant jury en espérant être acquitté.
Mais pour la Couronne, il s’agissait d’un dossier de santé mentale. Car si Dubé avait simplement été reconnu coupable, avec la détention préventive, il risquait d’être prochainement libéré.
Avec ce verdict, il devrait être placé sous le joug de La Commission d’examen des troubles mentaux, jusqu’à ce qu’il ne représente plus un danger ni pour la victime ni pour la société.
Cette période, qui varie énormément d’un accusé à l’autre, peut durer plusieurs années.
En attendant, le prévenu reviendra à la cour jeudi afin de finaliser le dossier.