Le Journal de Montreal

Aider ses joueurs jusqu’en prison

- BENOÎT RIOUX

Au-delà de ses exploits comme entraîneus­e au basketball, Olga Hrycak aura transformé bien des vies. Non seulement elle sortait certains jeunes de la rue grâce au sport, mais il lui est arrivé plus souvent qu’à son tour d’offrir de la nourriture ou une paire de souliers à un joueur.

Il était tout naturel pour Mme Olga, aujourd’hui âgée de 75 ans, d’agir ainsi. Ses grands joueurs de basket étaient comme ses propres enfants.

Bienveilla­nte, celle qui sera intronisée au Panthéon des sports du Québec ce soir préfère ne pas nommer l’individu en question, ni même l’année où cela est arrivé. Elle déploie toutefois sa grande bonté en mentionnan­t qu’elle a déjà visité à plusieurs reprises un de ses joueurs en prison. Incarcéré à Cowansvill­e, celui-ci avait écopé d’une peine de deux ans pour s’être retrouvé, comme membre d’un gang de rue, sur les lieux d’un meurtre.

« J’avais parlé en sa faveur pour qu’on réduise sa peine d’au moins quelques mois, dit-elle. Aujourd’hui, je sais que ça va très bien pour lui. Je ne peux pas dire si j’ai sauvé la vie à certains, mais j’ai toujours voulu les aider. »

PENSÉE POUR L’UKRAINE

Grandement impliquée socialemen­t, Mme Olga a reçu, en 2005, le prix Thérèse-Daviau, décerné par la Ville de Montréal. On soulignait alors sa contributi­on « de manière significat­ive » afin d’améliorer la qualité de vie des Montréalai­s.

« J’étais toujours embarquée dans ma communauté et j’aimais y impliquer les gars qui jouaient au basketball dans mes équipes, souligne-t-elle. C’était pour moi une façon de les embarquer dans d’autres choses que le basketball. »

Encore dans la dernière année, Olga Hrycak, née à Montréal en 1947, est naturellem­ent venue en aide à l’Ukraine, pays d’origine de son défunt père.

« J’ai encore des cousins et des cousines en Ukraine et on pense à eux tous les jours », mentionne la grande dame du basketball.

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