Serment au roi : un problème à régler
Président de l’Assemblée nationale jusqu’à la nomination d’un successeur, l’ex-député caquiste François Paradis lance un méchant pavé dans la marre.
Sa décision stipule que si les 14 députés de Québec solidaire et du Parti Québécois refusent de prêter serment au roi Charles III d’ici à ce que le Parlement soit convoqué, le 29 novembre, « la sergente d’armes sera légitimée » de les expulser du Salon bleu.
Selon ses experts, ce serment étant obligatoire par la Constitution canadienne de 1867, il serait impossible d’y déroger. À moins, doit-on comprendre, que les élus québécois le fassent par l’adoption d’une loi en bonne et due forme.
D’autres experts avancent qu’on pourrait mettre fin au serment par l’adoption d’une simple motion à l’Assemblée nationale. Beau débat de constitutionnalistes en perspective…
SANTA BANANA
Sur le plan politique, il serait pourtant inconcevable d’empêcher 14 députés dûment élus de siéger. D’autant plus qu’au Québec, le consensus est large : ce serment a fait son temps.
On imagine encore moins l’image gênante de l’expulsion quasi manu militari de 14 élus québécois, jouée en boucle dans les médias étrangers, pour cause de refus de prêter serment au nouveau roi. Santa Banana, sortez de ce corps.
D’ici le 29 novembre, l’important sera donc de trouver une voie de passage. Pour le gouvernement de la CAQ et le PLQ, cela nécessitera la volonté de trouver un compromis honorable et de bonne foi. Idem pour le PQ et QS.
CRIME DE LÈSE-MAJESTÉ
Tout ce beau monde pourrait-il tout au moins s’entendre sur le dépôt d’un projet de loi abolissant ce serment au cours de la première session parlementaire ? Ce qui, pour les prochaines élections, réglerait le problème.
D’ici là, pour permettre aux élus péquistes et solidaires de siéger, n’y aurait-il pas aussi moyen de trouver une manière plus créative de prêter ce serment ?
En 2022, un gouvernement se disant nationaliste a-t-il vraiment besoin de voir diffusée de par le monde l’image de 14 députés québécois « rebelles » expulsés du Parlement pour crime de lèse-majesté ? Poser la question, comme on dit…