Elle peut toujours pratiquer
Même si elle fait l’objet d’accusations criminelles depuis le 18 juin 2021, Me Alice BourbonnaisRougeau a quand même pu agir à titre de poursuivante et continuer de plaider dans des causes criminelles.
Or, la façon dont elle aurait agi en présence des policiers le jour des événements qui ont mené aux accusations choque plus d’un avocat que nous avons consulté.
INDIGNE DU MÉTIER
« Sa façon de se comporter […] n’est pas digne de la profession d’avocat », considère l’un d’eux, qui s’exprime sous le couvert de l’anonymat, car il n’est pas autorisé à parler aux médias.
Selon ce que nous avons appris, le Code de déontologie des avocats ne prévoit aucun mécanisme précis qui permet de suspendre ou radier temporairement un avocat avant qu’il soit reconnu coupable.
REPROCHES À LA POLICE
Néanmoins, une exception existe en vertu du Code des professions. Si le membre du barreau fait l’objet d’une poursuite pour une infraction punissable de cinq ans d’emprisonnement ou plus, le Syndic a le pouvoir d’imposer immédiatement une suspension ou une limitation provisoire du droit d’exercer, explique la directrice aux communications du Syndic, Hélène Bisson.
Ce qui n’est pas le cas dans la présente affaire.
« La présomption d’innocence demeure la fondation de notre droit », ajoute-t-elle.
Sur ce point, la défense a tenté d’obtenir un arrêt des procédures, car elle reproche plusieurs choses à la police.
Me Marie-Pier Boulet estime notamment que les agents ont « détenu » l’avocate pendant plus de cinq heures chez elle, puisque cette dernière n’était plus libre de sortir à cause de la surveillance policière.
La défense allègue aussi que le mandat d’entrée qui a permis aux policiers d’arrêter sa cliente provient « d’informations obtenues illégalement ». Les observations vers l’intérieur du domicile auraient été faites sans qu’elle ait pu connaître le motif de sa détention, précise aussi la défense.