Un violeur retrouvé pour 50 $
L’homme aurait fait vivre une nuit d’enfer à sa présumée victime inconsciente, qu’il avait rencontrée en ligne
Un présumé agresseur en série aux pratiques sexuelles déviantes et sadiques sur ses victimes inconscientes a été coincé par les policiers après un banal transfert bancaire de 50 $.
Une pluie de nouvelles accusations d’agressions sexuelles a été ajoutée cette semaine au dossier de Samuel Moderie.
La police de Montréal a pu retrouver 12 présumées victimes, mais tout porte à croire qu’il y en aurait d’autres, notamment en raison de vidéos de femmes toujours non identifiées découvertes dans son cellulaire, indiquent nos sources.
L’homme de 28 ans aurait trouvé ses victimes en ligne, notamment sur Tinder, Badoo et JALF.
Comme il aurait l’habitude de les droguer, il n’est pas exclu que plusieurs d’entre elles aient été violées à leur insu. Ainsi, la police invite toute femme ayant interagi avec lui à contacter ses services afin de s’assurer qu’elles n’ont pas été victimes d’un crime sans le savoir.
Afin de mieux comprendre son modus operandi, Le Journal a retrouvé l’une des femmes, qui se serait récemment retrouvée au coeur d’un des fantasmes tordus de l’agresseur. Nous l’appellerons Anita (nom fictif), puisqu’une ordonnance de la cour nous empêche de révéler son identité.
PEU DE SOUVENIRS
Anita a rencontré Moderie sur le site Badoo en janvier. Le soir même, il est venu la rejoindre au bar alors qu’elle fêtait avec ses amis. En fin de soirée, il l’a raccompagnée chez elle avec quelquesuns de ses copains. Moderie lui aurait servi au moins un verre d’alcool alors qu’elle jouait à un jeu avec les autres. Peu de temps après, elle se souvient avoir dit au revoir à ses amis. Par la suite, elle dit avoir fait un « blackout ».
Enfin presque, car Anita conserve quelques douloureux souvenirs de cette nuit atroce. Elle a d’abord repris connaissance momentanément puisqu’elle sentait qu’elle manquait d’air.
« Quand j’ai ouvert mes yeux, j’avais son pénis dans le fond de la gorge et il m’étouffait en même temps avec sa main. Je l’ai repoussé, puis je suis retombée inconsciente », raconte-t-elle.
Puis, elle a ouvert les yeux une autre fois alors qu’il était en train de la violer. « Je lui ai demandé s’il avait mis une capote, il m’a répondu que rendu là, on s’en câlisse », relate-t-elle, encore envahie par la rage.
IL VOLE SON ARGENT
Elle dit avoir repris connaissance à la fin de la journée. Elle avait alors des douleurs aux parties génitales en plus d’une veine qui semblait avoir éclaté dans son oeil. Lorsqu’elle a réalisé qu’il lui manquait de l’argent dans son portefeuille, elle a ouvert son compte bancaire pour réaliser que son violeur s’était viré 50 $.
« Il a probablement pris mon pouce pour débarrer mon téléphone et a mis son vrai courriel pour faire le transfert. Quel imbécile », dit-elle.
Peu de temps après, elle s’est rendue à l’hôpital afin de passer une trousse médicolégale. Anita a ensuite porté plainte à la police, qui a immédiatement pris au sérieux son dossier.
Elle dit ressentir encore plus de colère depuis qu’elle a réalisé être une parmi d’autres.
C’est d’ailleurs ce qui l’a poussée à livrer son témoignage : « Je voudrais juste que mes mots incitent peut-être d’autres femmes qui ont été victimes de lui à [le] dénoncer », insiste-t-elle.