La fierté canadienne de François Legault
Le 13 novembre 2016, pour la première fois, François Legault se disait « fier d’être Canadien ».
Considérant sa trajectoire des 40 années précédentes, le propos avait étonné.
Le 22 mai 2018, il réitérait qu’il était « fier d’être Canadien ».
Interrogé sur les motifs de sa nouvelle fierté, il avait bredouillé : « le filet social ».
HUMILIÉ
M. Legault est évidemment le premier à savoir que nos taxes et impôts financent ce filet social.
Il sait aussi qu’il n’y a pas de filet social plus important que notre système de santé public, à bout de souffle en raison du vieillissement de la population, du coût des équipements et des médicaments, des hausses de salaire, de l’immigration massive, etc.
La progression actuelle des dépenses est « insoutenable », disait récemment notre ministre de la Santé.
Fier Canadien, François Legault misait donc sur sa nouvelle complicité avec Justin Trudeau.
Il voulait 6 milliards $ de plus pour la santé. Il a eu un milliard.
Les provinces voulaient 280 milliards $. Elles en ont eu 46.
Elles voulaient qu’Ottawa ramasse 35 % de la facture. Le 22 % actuel est passé à 24 %. C’était 50 % jadis. Le montant est final, dit Ottawa.
Pour le gouvernement caquiste, la défaite est humiliante, massive, totale, écrite d’avance.
Vieux vieux film, mille fois vu.
Donnez-moi un mandat fort, disait François Legault en campagne électorale.
Il a obtenu quoi avec ?
Nous avons même eu droit à une scène surréaliste : Marc Tanguay, chef intérimaire du Kweebek Liberal Party, a pressé M. Legault de durcir le ton face à Ottawa.
Ulcéré, M. Legault invite maintenant les Québécois à s’en souvenir lors de la prochaine élection fédérale.
Est-il nécessaire qu’il nous prenne en plus pour des cons ?
Voter pour les conservateurs ? Pierre Poilievre dit que sa position n’est pas différente de celle de Trudeau.
Voter pour le NPD ? Aussi bien abolir carrément les gouvernements provinciaux.
Voter pour le Bloc ? Cela n’aurait de sens que dans le cadre d’une démarche cohérente vers la souveraineté.
Tout se liquéfie. Juste avant, la ministre de l’Immigration du Québec disait espérer que Joe Biden aurait de bonnes nouvelles à annoncer concernant le chemin Roxham.
Le Québec ramasse seul les factures d’aide sociale, d’éducation et de garderie de ces « réfugiés » qui arrivent en taxi avec leurs valises à roulettes.
Quand vous mettez vos espoirs davantage dans le gouvernement d’un autre pays que dans celui du vôtre, cela en dit long sur votre impuissance.
INSULTE
Brandir l’entente avec Ottawa sur les garderies est une autre insulte à notre intelligence.
Ottawa veut un réseau canadien de garderies similaire à celui du Québec. Comme le Québec a déjà le sien, il reçoit le montant d’argent qu’Ottawa aurait investi ici si on était parti de rien.
Il n’y a là aucun gain, aucune victoire. Toujours « fier d’être Canadien », monsieur le premier ministre ?