Le Journal de Montreal

Un assassin albanais se cachait au Québec

Il avait criblé de balles un policier et un enfant de 8 ans en 2000

- MICHAËL NGUYEN

Un assassin qui avait abattu à la mitrailleu­se un haut gradé de la police albanaise, tuant au passage un enfant de 8 ans, s’est finalement fait pincer au Québec où il avait refait sa vie sous une fausse identité.

« Après les assassinat­s en 2000, il a fui en Grèce, puis aux ÉtatsUnis et enfin au Canada, sous un faux nom, obtenant même sa citoyennet­é canadienne », peut-on lire dans la demande d’extraditio­n contre Ëngjëll Brahimi, déposée cette semaine au palais de justice de Montréal.

L’homme de 59 ans a récemment été arrêté par la Gendarmeri­e royale du Canada, à la demande des autorités de l’Albanie qui le traquaient depuis presque 23 ans.

C’est qu’à l’époque, Brahimi en avait contre la police pour la mort de son frère lors d’une fusillade survenue quelques années plus tôt. S’étant mis en tête de le venger, il avait ciblé le chef des enquêtes criminelle­s d’un des districts de ce pays des Balkans.

Lorsque sa proie s’était rendue à la plage avec sa femme et ses enfants, Brahimi lui a tendu une embuscade avec une arme automatiqu­e lourde utilisant des munitions militaires.

FUSILLADE À LA PLAGE

Il s’est mis à tirer en fou, criblant de balles un enfant et blessant deux personnes, mais sans réussir à tuer sa cible.

« Criminel, tu as tué mon fils ! » avait lancé avec désespoir la mère de l’enfant pendant que le haut gradé prenait la fuite.

Brahimi l’a toutefois rattrapé, pour l’exécuter sur le bord d’une rivière. Le corps a été repêché le lendemain.

Après son coup, Brahimi a pris la poudre d’escampette. Sa cavale l’avait mené jusqu’au Québec, où il avait refait sa vie comme camionneur sous le nom de Piro Kota.

Même en son absence, les autorités albanaises l’ont jugé et condamné à la prison à vie pour meurtre prémédité par vengeance, meurtre, tentatives de meurtre et possession prohibée d’arme à feu.

« L’embuscade démontre le degré de préméditat­ion, il savait qu’il y avait des enfants présents », avait déclaré la justice albanaise lors de son procès.

INTERPOL

Si Brahimi a été condamné, encore fallait-il le retrouver. En 2018, Interpol a bien cru l’avoir localisé au Québec. La police a même trouvé son nom d’emprunt, mais il a fallu du temps pour confirmer qu’il s’agissait bien de la même personne.

Arrêté il y a une dizaine de jours, Brahimi n’aurait pas caché sa véritable identité, expliquant même son trajet pour aboutir au Québec.

Présenteme­nt détenu, il tentera d’être libéré sous caution la semaine prochaine au palais de justice de Montréal.

Il est représenté par les criminalis­tes Andrew Barbacki, Jordan Trevick et Sara Abdel-Malik.

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ËNGJËLL BRAHIMI Meurtrier

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