François le fâché
François Legault est un homme fâché.
Il s’était persuadé qu’Ottawa rendrait aux provinces l’argent dont elles ont besoin pour leur système de santé. Il s’était même convaincu que le front commun des provinces ferait plier le fédéral. Ce n’est pas arrivé. D’autant que le front commun s’est fracturé, comme d’habitude.
François Legault est donc fâché. Mais c’est un fâché résigné. Car Ottawa n’a beau lui remettre que des miettes de son propre argent, il a décidé, depuis dix ans, que plus jamais il ne poserait la question de l’indépendance, même si Ottawa nous vole notre argent, et se croit ensuite généreux en nous offrant des piécettes. Donc, il se couche et se dit que des miettes, c’est toujours mieux que rien.
COLÈRE
Ce n’est pas la première fois qu’il nous fait le coup.
Il y a quelques semaines à peine, Justin Trudeau annonçait sa hausse démentielle des seuils d’immigration. François Legault sait que cela représente une noyade démographique pour le peuple québécois. Mais François le fâché ne veut pas parler d’indépendance, et devient donc François le résigné. On essaiera de survivre comme on peut !
J’attends la suite. Quand Ottawa et ses juges suprêmes casseront en totalité ou en partie la loi 21, que dira-t-il ? S’ils la cassent en partie, dira-t-il qu’il a quand même essayé d’imposer la laïcité, mais que ce n’était finalement pas possible ? S’ils nous en laissent un morceau, il dira qu’on peut très bien se contenter de vieux restes. Et le même scénario se produira avec la loi 96.
On connaît maintenant par coeur la séquence.
François fait le fier nationaliste.
RÉSIGNATION
François est fâché qu’on piétine ses convictions.
François est déçu de voir que sa bouderie ne fait pas fléchir Ottawa.
François se résigne à l’idée qu’il ne peut rien faire
François invite les Québécois à accepter finalement qu’ils sont nés pour un petit pain.