Le Journal de Montreal

Les profs laissés à eux-mêmes

- KARINE GAGNON Chroniqueu­se politique karine.gagnon @quebecorme­dia.com

Alors que les cas de violence dans les écoles explosent au Québec, depuis la pandémie, il est préoccupan­t de constater que les enseignant­s(es) sont en quelque sorte laissés à eux-mêmes face au phénomène.

Départs en ambulances, commotions cérébrales, fractures, contusions : la liste des blessures subies par des enseignant­s de la part d’élèves en crise, comme rapporté aujourd’hui dans nos pages, donne froid dans le dos.

Les témoignage­s recueillis par l’équipe de J.E démontrent non seulement l’ampleur d’une problémati­que à laquelle il faut s’empresser de trouver des solutions, mais aussi l’incapacité à y faire face dans le monde scolaire.

FORMATION ET PROTOCOLE

D’une part, la formation des enseignant­s est inadéquate : on ne les prépare pas à faire face à cette agressivit­é.

L’exemple que fournit le psychologu­e Égide Royer, expert en réussite scolaire, parle beaucoup. Faites une crise dans un avion et vous constatere­z vite que le personnel saura quoi faire pour intervenir.

Pourtant, il n’existe pas de protocole d’interventi­on qui s’appliquera­it à l’ensemble des écoles primaires et secondaire­s.

Cette improvisat­ion est déplorable, car on joue avec la sécurité du personnel et aussi des enfants qui risquent d’être témoins de cette violence.

REFUS DE TRAVAILLER

Quand c’est rendu que des enseignant­s exercent leur droit de refus de travailler pour des raisons de sécurité, ça en dit long sur l’ampleur de la problémati­que. Et ce n’est rien pour retenir des enseignant­s ou en attirer des nouveaux, alors que le Québec fait face, depuis trois ans, à une vague de démissions, comme le rapportait récemment Le Journal.

Depuis des semaines, la libérale Marwah Rizky, qui documente le phénomène, réclame une commission spéciale pour se pencher sur le problème de la violence dans les écoles. Ce serait une belle occasion pour réfléchir aussi sur les façons de mieux outiller les enseignant­s et surtout, car c’est le coeur du problème, pour intervenir auprès des parents.

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