Les profs laissés à eux-mêmes
Alors que les cas de violence dans les écoles explosent au Québec, depuis la pandémie, il est préoccupant de constater que les enseignants(es) sont en quelque sorte laissés à eux-mêmes face au phénomène.
Départs en ambulances, commotions cérébrales, fractures, contusions : la liste des blessures subies par des enseignants de la part d’élèves en crise, comme rapporté aujourd’hui dans nos pages, donne froid dans le dos.
Les témoignages recueillis par l’équipe de J.E démontrent non seulement l’ampleur d’une problématique à laquelle il faut s’empresser de trouver des solutions, mais aussi l’incapacité à y faire face dans le monde scolaire.
FORMATION ET PROTOCOLE
D’une part, la formation des enseignants est inadéquate : on ne les prépare pas à faire face à cette agressivité.
L’exemple que fournit le psychologue Égide Royer, expert en réussite scolaire, parle beaucoup. Faites une crise dans un avion et vous constaterez vite que le personnel saura quoi faire pour intervenir.
Pourtant, il n’existe pas de protocole d’intervention qui s’appliquerait à l’ensemble des écoles primaires et secondaires.
Cette improvisation est déplorable, car on joue avec la sécurité du personnel et aussi des enfants qui risquent d’être témoins de cette violence.
REFUS DE TRAVAILLER
Quand c’est rendu que des enseignants exercent leur droit de refus de travailler pour des raisons de sécurité, ça en dit long sur l’ampleur de la problématique. Et ce n’est rien pour retenir des enseignants ou en attirer des nouveaux, alors que le Québec fait face, depuis trois ans, à une vague de démissions, comme le rapportait récemment Le Journal.
Depuis des semaines, la libérale Marwah Rizky, qui documente le phénomène, réclame une commission spéciale pour se pencher sur le problème de la violence dans les écoles. Ce serait une belle occasion pour réfléchir aussi sur les façons de mieux outiller les enseignants et surtout, car c’est le coeur du problème, pour intervenir auprès des parents.