Le drame de la garderie de Laval est unificateur
La tragédie survenue dans une garderie de Sainte-Rose a semé l’émoi chez tous les Québécois. Comme parent d’enfants qui sont allés pendant plusieurs années au centre de la petite enfance, je ressens toute la douleur que les parents des victimes ont pu vivre.
On imagine mal que des parents ne reverront pas leurs enfants vivants après les avoir déposés à la garderie. Mes plus vives sympathies les accompagnent.
On peut également saluer nos politiciens qui se sont élevés au-dessus de la partisanerie et qui ont fait front commun pour apporter leur soutien à tous les gens éplorés.
Leur attitude a été reçue très positivement par la gent journalistique et les analystes politiques. Cela donne à penser que la quête de consensus dans l’enceinte parlementaire devrait être plus fréquente et qu’une réforme du mode scrutin n’est pas nécessairement synonyme de paralysie gouvernementale.
Je rêve d’une Assemblée nationale plus représentative des tendances qui traversent notre société. J’imagine notre premier ministre pragmatique au nationalisme mou rechercher des convergences avec le chef péquiste au nationalisme déterminé, tout en considérant le fédéralisme affirmé du PLQ, le progressisme de QS et le conservatisme du PCQ.
Ainsi, la partisanerie pourrait probablement être mise plus souvent au placard et les décisions gouvernementales correspondre aux ambitions d’un plus large segment de la population !
UNE DÉMOCRATIE RASSEMBLEUSE
Le Mouvement démocratie nouvelle (MDN) tenait son assemblée générale le 4 février dernier et entend relancer le débat sur la réforme du mode de scrutin.
Le MDN met de l’avant un système électoral proportionnel mixte compensatoire et voudrait le voir s’appliquer dès les prochaines élections générales.
Le mouvement jouit de solides appuis dans la société civile à travers différents organismes et coalitions. Contrairement à ce que laisse entendre le premier ministre François Legault, la question du mode de scrutin suscite beaucoup d’intérêt.
Les dernières élections ont démontré à quel point le mode actuel provoque des distorsions intolérables et la nécessité de le changer.
Les événements de la semaine et les prédispositions de monsieur Legault à être plus à l’écoute des oppositions ces dernières semaines devraient favoriser cette réforme de nos institutions démocratiques.
Il est évident que de simples jasettes avec les chefs d’opposition ne peuvent se substituer à une Assemblée nationale mieux équilibrée.
JEAN-PIERRE CHARBONNEAU
Je demeure impressionné par la persistance de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Jean-Pierre Charbonneau, à vouloir mener à terme ce dossier. Il s’y emploie depuis plus de 20 ans.
À ma connaissance, l’ancien député ne nourrit aucune ambition personnelle malgré les souhaits que plusieurs citoyens de sa circonscription ont pu émettre. Ce sont essentiellement ses convictions démocratiques, bien au-dessus d’intérêts personnels, qui l’animent.
Un tel engagement inspire la confiance et nos espoirs de voir poindre dans le paysage politique des femmes et des hommes qui auront le sens de l’État en se mettant véritablement au service de leurs concitoyens.
Merci aussi à ceux qui l’accompagnent dans cette croisade démocratique.