Une PME de Saint-Césaire avale une compagnie ontarienne
CARTIER mise à fond sur l’innovation pour s’imposer dans la cour des grands
Une PME familiale d’emballage de deuxième génération fondée dans un garage de la Montérégie vient d’acquérir une entreprise ontarienne d’une vingtaine de millions de dollars.
« La première fois que j’ai parlé aux employés de Complete Packaging Systems, je leur ai dit : “Ne vous inquiétez pas, on va être tolérants. Je vais vous laisser trois mois pour apprendre le français” ! », lance à la blague David Cartier, président de CARTIER, lors d’une visite du Journal.
À ses côtés, Darren Burden, PDG de Complete Packaging Systems, qui vient de vendre sa PME à l’entreprise québécoise à la mi-décembre, est convaincu d’avoir fait le bon choix.
« On a lancé Complete Packaging Systems de zéro, en 2003, on l’a amenée à une entreprise de plus de 22 millions de dollars de ventes », raconte-t-il.
« Je compte bien rester à la tête encore un bon trois ans minimum », ajoute l’homme d’Oshawa, qui dit avoir des affinités avec le dirigeant québécois.
LABORATOIRE DE NICHE
En plein coeur du comté de Rouville, les installations de CARTIER sont dotées d’un laboratoire unique en son genre.
« Dans leur parcours normal, les colis tombent en moyenne 17 fois, donc il faut créer de bons emballages », résume David Cartier, en pointant ses équipements.
Dans une immense salle aux plafonds élevés, ses machines permettent de voir comment réagit un emballage lors d’un voyage en camion, en train ou en avion.
Vibration, changement de température, collision… CARTIER teste chaque jour différents objets dans diverses conditions de transport.
« On teste un voyage en camion Montréal-Los Angeles ou deux wagons qui s’arriment », illustre celui qui baigne dedans depuis l’âge de 14 ans.
Mais au-delà des coûts que peuvent économiser les entreprises, David Cartier s’anime lorsqu’il parle de l’aspect écologique de son travail.
« L’INDUSTRIE EST MALADE »
En entrevue au Journal, le président de l’entreprise ne mâche pas ses mots en parlant du gaspillage émanant de la gourmandise des consommateurs.
« L’industrie est malade, surtout en raison de la surconsommation », déplore le patron, qui gère les destinées de la PME fondée par son père.
D’après lui, les compagnies de fabrication consacrent encore trop souvent leurs efforts sur le marketing et délaissent l’emballage, pourtant crucial.
« Quand on arrive à l’emballage, c’est le parent pauvre », observe-t-il.
LES DEUX EXTRÊMES
Résultat, le gaspillage s’invite tôt dans la chaîne, et personne n’y gagne.
Les travailleurs ont parfois tendance à emballer plus qu’il ne le faut pour éviter de se faire gronder, ce qui fait naître le cercle vicieux du suremballage.
De l’autre côté, des patrons motivés par l’appât du gain vont parfois à l’autre extrême en coupant dans les coûts à l’aveugle.
« On leur dit d’en mettre moins, mais on passe à l’autre spectre. Le matériel brise. Il y a des plaintes », conclut-il
CARTIER a le plus grand laboratoire d’optimisation certifié ISTA au Canada avec plus d’une centaine de mandats à son actif.