Charles Leblanc se concentre sur la suite
Déçu de rater la Classique mondiale, il souhaite bien faire au camp des Marlins
À contrecoeur, le Québécois Charles Leblanc a dû se désister de la prochaine Classique mondiale de baseball.
« Ça vient de moi, j’ai senti un léger inconfort au bas du corps et je me devais d’en parler aux Marlins, a expliqué Leblanc, hier, dans une entrevue accordée au Journal. Ensuite, on a jugé [conjointement] qu’il était préférable de se retirer de manière préventive. C’était plus intelligent d’agir comme ça. C’est sûr que je suis un peu déçu, j’avais vraiment hâte. »
D’abord et avant tout, au-delà des grandes compétitions internationales comme celle prévue en mars pour le Canada en Arizona, Leblanc a toujours rêvé de jouer dans le baseball majeur. Le Lavallois a d’ailleurs atteint cet objectif, la saison dernière, en disputant 48 parties dans l’uniforme des Marlins de Miami.
PRENDRE DU RECUL
Malgré une appréciable moyenne au bâton de ,263, le Québécois a toutefois été désigné pour assignation par le club floridien au début du mois de janvier.
Son nom a ainsi été retiré de la liste des 40 joueurs réguliers de l’équipe, puis aucune autre formation ne l’a réclamé au ballottage. L’athlète de 26 ans demeure ainsi avec l’organisation des Marlins.
« Sur le coup, c’est normal, tu sens le besoin de prendre un peu de recul, a noté Leblanc. Honnêtement, j’ai été surpris. Maintenant, la seule chose que je puisse faire, c’est de continuer de travailler comme je l’ai toujours fait. »
AVEC UNE BONNE ÉNERGIE
Le parcours ayant mené Leblanc au baseball majeur fut effectivement parsemé d’embûches, si bien qu’il en faudrait beaucoup plus pour que l’athlète cède au découragement. Rappelons qu’il a notamment bûché pendant six ans dans les filiales des Rangers du Texas, de 2016 à 2021, avant de se retrouver chez les Marlins.
« Je suis déjà en Floride et je profite des installations des Marlins, à Jupiter, depuis une semaine et demie, a informé le Québécois. L’objectif est d’arriver au camp avec une bonne énergie et d’aller chercher une place qui va s’ouvrir dans la formation. »
« C’est un nouveau départ pour tout le monde », a ajouté Leblanc, notant le remplacement de Don Mattingly à titre de gérant des Marlins par Skip Schumaker.
GARDER LA BALLE EN JEU
Parmi les points à améliorer pour Leblanc, il y a son ratio de retraits sur des prises qui doit être abaissé. Durant la dernière saison, il s’est fait passer 53 fois dans la mitaine en 169 présences au bâton dans l’uniforme des Marlins. On parle ainsi d’un taux de 31,4 %.
Somme toute, Leblanc n’est pas un cas isolé. Des dizaines de joueurs ont fait pire que le Québécois, dont le joueur d’arrêt-court des Reds de Cincinnati Jose Barrero, avec 76 retraits sur des prises en 174 présences, ce qui équivaut à un affreux taux de 43,7 %. Parmi les joueurs réguliers, on pense à Joey Gallo (39,8 %) ou Patrick Wisdom (34,3 %), mais ceux-ci contrebalancent en frappant bon nombre de circuits.
« Le ratio de retraits sur des prises, ça va et ça vient, relativise Leblanc, auteur de quatre longues balles avec les Marlins en 2022. Tu peux avoir une séquence où tu ne te fais pas retirer au bâton pendant une semaine et une autre où ça peut t’arriver 20 fois en 10 jours. »
« Je préfère me concentrer sur l’objectif de mettre en jeu chaque beau lancer que je reçois, a-t-il approfondi. L’an dernier, dans plusieurs présences où j’ai été retiré au bâton, je n’ai pu éviter de frapper des fausses balles. C’est souvent ça qui change une présence. Au lieu de me dire que je dois baisser mon nombre de retraits sur des prises, je préfère penser à rater moins de balle rapide dans la zone. Je dois éviter les fausses balles et mettre la balle en jeu. »
La compétition sera féroce au camp. À l’avant-champ, les Marlins ont fait l’acquisition de Jean Segura et Luis Arraez durant la saison morte et Joey Wendle et Jon Berti font toujours partie de l’équipe. L’espoir Jordan Groshans pousse aussi derrière.