On ne veut pas d’un country club
La direction du Canadien a demandé aux partisans d’être patients, mais il ne faudrait pas que ça s’éternise et que les joueurs s’habituent à la défaite. On ne veut pas d’un country club à Montréal !
Pour l’instant, il ne semble pas y avoir de date butoir. La victoire n’est pas un objectif à tout prix. On gagne du temps. Les amateurs sont à l’écoute, les détenteurs d’abonnements de saison comprennent la situation.
C’est le premier anniversaire de Martin St-Louis derrière le banc du Tricolore. Son arrivée, comme celles de Jeff Gorton et de Kent Hughes avant lui, en a surpris plus d’un, surtout que St-Louis et Hughes n’avaient aucune expérience en tant qu’entraîneur et directeur général dans la LNH.
Martin est bien aimé et admiré du public et des supporteurs du CH. Il m’impressionne aussi par sa communication avec les médias après les matchs et les entraînements. Les journalistes ne lui posent pas de questions embarrassantes et Martin affirme qu’il apprend sur le tas.
CLAUSE NON ÉCRITE
Quand je pense à mon expérience comme entraîneur et à celle d’autres instructeurs, la victoire était la clé de notre survie.
On avait une clause non écrite dans notre contrat qui stipulait qu’on devait gagner. Lorsque les Nordiques m’ont embauché, on m’a donné le mandat de ramener le club en séries. Il y avait donc beaucoup de pression, ce qu’on ne voit pas présentement à Montréal.
Pour une rare fois dans l’histoire des Glorieux, ce n’est pas grave si l’équipe perd.
COMME UNE ÉCOLE DE HOCKEY
Parfois, on a l’impression que St-Louis dirige sa formation comme une école de hockey. Il développe les jeunes et prend le temps de leur parler sur la patinoire lors des entraînements.
C’est bien beau, mais il faudrait bientôt passer à l’étape suivante, celle de la victoire. Deux saisons dans les basfonds du classement, c’est assez.
Souvent, on dit que le Canadien de Montréal est au hockey ce que les Yankees de New York sont au baseball. Mais les Yankees n’ont pas connu autant de saisons décevantes.
À Montréal, les partisans se présentent encore en grand nombre au Centre Bell. J’ai toutefois connu les années durant lesquelles les Blackhawks n’accueillaient que 5000 spectateurs. Il ne faudrait pas en arriver là.
LES VACANCES DE GALLAGHER
D’ailleurs, les Hawks seront en ville mardi. L’une des pires équipes de la LNH pour fêter la Saint-Valentin. Et Chicago pourrait d’ici là avoir échangé Patrick Kane et Jonathan Toews.
Quand j’ai vu cette semaine une photo de Brendan Gallagher, en vacances à la Barbade avec sa conjointe, des rafraîchissements dans les mains et un pied dans une botte orthopédique, je me suis dit qu’il aurait pu se garder une petite gêne. Il n’a pas joué depuis plus d’un mois et je doute qu’il soit de retour le 15 février comme prévu.
Ça me rappelle l’histoire de Vladimir Malakhov. En 2000, le défenseur russe avait été suspendu puis échangé par le Canadien parce qu’il avait skié, malgré une blessure et un règlement interdisant aux joueurs de dévaler les pentes. Ça avait fait tout un scandale.
Dans le cas de Gallagher, il a pleinement le droit de profiter de vacances, surtout pendant la pause du match des étoiles, mais on aimerait peut-être mieux le voir travailler afin de revenir au jeu. Le fougueux attaquant ne connaissait pas une bonne campagne et il lui reste quatre années à 6,5 M$ à son contrat.
La situation des blessés chez le CH me préoccupe beaucoup. Une dizaine de joueurs ne sont pas en mesure d’aider actuellement le club, si on inclut Carey Price. Je n’ai jamais vu ça !
Certains ont recommencé à patiner ou à s’entraîner comme Jonathan Drouin, Joel Armia, Joel Edmundson et Kaiden Guhle, mais rien n’indique qu’ils seront en mesure d’affronter les Islanders de New York ce soir.
J’aimerais bien avoir une discussion avec les médecins de l’équipe…
Les joueurs ne semblent pas pressés de revenir au jeu. De toute façon, la défaite est acceptée. Néanmoins, il ne faudrait pas devenir un country club.