Le Journal de Montreal

LA TERREUR DANS L’OMBRE

Le plaqueur Chris Jones est un joueur clé pour les Chiefs

- Stéphane Cadorette l∫ SCadorette­JDQ

PHOENIX | À l’aube du Super Bowl 57, tous les yeux sont tournés vers la puissante attaque des Chiefs et vers la défense vorace des Eagles. Même s’il est l’un des joueurs défensifs les plus dominants de la NFL, Chris Jones passe sous le radar et ne s’en plaint pas une minute.

Le plaqueur des Chiefs a l’habitude. À Kansas City, les grandes vedettes sont Patrick Mahomes et Travis Kelce. Il y a aussi eu Tyreek Hill pendant plusieurs saisons avant son départ à Miami.

Au Super Bowl, les frères Kelce occupent beaucoup d’attention, tout comme le fait que Mahomes sera opposé à Jalen Hurts dans un premier duel de quarts-arrières noirs. Il y a l’entraîneur-chef Andy Reid qui affronte son ancienne équipe. Bref, les bonnes histoires ne manquent pas.

Dans ce contexte, les exploits de Chris Jones passent pratiqueme­nt sous silence. Ce serait une grossière erreur de penser que le monstre des Chiefs s’offusque de ce manque d’attention.

« À vrai dire, je m’en fous complèteme­nt. Je suis ici, au Super Bowl. Ça ne pourrait pas être mieux. On est d’accord ? » a-t-il répondu en souriant au Journal quand on lui a demandé cette semaine s’il souhaitera­it davantage de reconnaiss­ance.

IMPACT MAJEUR

Choix de deuxième tour en 2016, Jones vient de connaître sa meilleure saison, lui qui s’imposait déjà bien avant.

Pas pour rien que son compère Frank Clark, sur la ligne défensive, décrit Jones comme « l’homme le plus impossible à arrêter » de la NFL. Son opposant, le bloqueur des Eagles Lane Johnson, a quant à lui affirmé que Jones était « l’élite de l’élite ».

Ses 15,5 sacs, une production rare à la position de plaqueur, lui ont valu une place sur la première équipe d’étoiles. Enfin, diront ses supporteur­s, puisque malgré ses performanc­es enviables au préalable, c’est un honneur qu’il n’avait jamais reçu.

EFFICACE SOUS PRESSION

À travers la ligue, aucun joueur évoluant à l’intérieur de la ligne défensive n’a appliqué plus de pression sur le quart-arrière que Jones (77 fois). Pourtant, selon ESPN Analytics, il est doublé sur 69 % des jeux, ce qui est un sommet dans la ligue.

Par-dessus tout, Jones a le don de briller dans les grands moments. En finale de conférence face aux Bengals, il a enregistré deux sacs du quart.

« Plus le match avance, plus j’obtiens des opportunit­és de réaliser des gros jeux. Les autres équipes ont leur plan. Quand ils me doublent ou qu’ils glissent leur protection vers moi, j’apprends encore à être patient pour réagir lorsqu’il y a une brèche », a-t-il expliqué.

LES FLEURS AUX EAGLES

Depuis le début de la semaine à Phoenix, c’est la défense des Eagles qui hérite des accolades.

Avec raison, diront certains, puisque cette unité est diablement efficace.

Les Eagles ont décroché la palme cette saison avec 78 sacs du quart, incluant les matchs éliminatoi­res. Il est cependant facile d’oublier que les Chiefs sont deuxièmes avec 62. Selon NextGen

Stats, ils ont aussi appliqué la pression à 188 reprises, ce qui leur vaut le sixième rang.

DÉFENSE SOUS-ESTIMÉE

C’est dire à quel point Chris Jones est un joueur clé dans une défense qui n’obtient pas de respect.

« Mon message aux gars en défense, c’est de faire en sorte qu’on ne nous oublie pas. On se fait oublier toutes les semaines parce que notre attaque est dynamique et notre quart-arrière est spectacula­ire. On comprend, mais si on fait les gros jeux, on va faire réaliser à tout le monde qu’on fait aussi partie des succès de cette équipe », a-t-il plaidé.

« On sait qu’on nous regarde de haut. C’est bien correct comme ça », a-t-il conclu en s’offrant même un clin d’oeil.

Question de s’assurer qu’on ne l’oublie pas demain soir.

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PHOTO D’ARCHIVES, AFP En plus de ses 15,5 sacs, Chris Jones a été brutal cette saison avec 17 plaqués pour des pertes et quatre passes rabattues et deux échappés provoqués. Le quart des Bengals Joe Burrow, étendu au sol, a goûté la médecine de Jones il y a deux semaines.

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