Un deuxième titre pour les Eagles
Notre journaliste et chroniqueur explique sa prédiction
Il y a une croyance maintes fois validée voulant qu’un match de football se gagne sur les fronts. En ce sens, les Eagles sont clairement avantagés sur papier, mais en de rares occasions, un joueur d’exception peut venir bousculer les idées préconçues. Patrick Mahomes permettra aux Chiefs de rendre le Super Bowl LVII enlevant… sans toutefois le gagner. Cette fois, le magicien sera à court de miracles.
Ce duel pour les grands honneurs entre Kansas City et Philadelphie à Glendale, en Arizona, peut difficilement décevoir.
Les deux attaques sont celles qui ont inscrit le plus de points par match cette saison.
Les deux quarts-arrières, Mahomes et Jalen Hurts, ont rivalisé toute la campagne pour le titre de joueur le plus utile de la NFL.
Les deux équipes ont été au sommet de la montagne avec des fiches identiques de 14-3.
Les deux clubs sont ceux qui, défensivement, ont revendiqué le plus de sacs du quart, les Eagles avec 70 et les
Chiefs avec 55.
Les deux formations ont l’occasion de mettre la main sur un deuxième titre dans une courte période, puisque les Eagles ont été sacrés champions en 2017 et les Chiefs en 2019.
Les deux organisations enflamment des villes passionnées de football à Kansas City et à Philadelphie.
Voilà donc pour les nombreuses similitudes. Mais quels sont les facteurs qui feront en sorte que les Eagles seront couronnés ?
QUAND LES EAGLES ONT LE BALLON
Revenons au cliché de départ, qui dit que le football se gagne sur les fronts. Un cliché, soit, mais une vérité rarement démentie.
À cet effet, les Eagles misent sur la plus formidable ligne offensive du circuit. La clé sera bien sûr de freiner le plaqueur monstre Chris Jones et l’ailier défensif Frank Clark. Jones est souvent celui qui détruit le travail de la ligne offensive, tandis que Clark récolte les fruits avec 11 sacs du quart en 14 matchs éliminatoires en carrière. Le tandem a fait ses preuves.
Les deux assaillants devront toutefois pénétrer dans une forteresse barrée à double tour. C’est cette ligne des Eagles qui permet de s’imposer au sol, avec 12 parties d’au moins 135 verges par la course cette saison, dont cinq de plus de 200 verges. Les Chiefs sont huitièmes contre la course, ce qu’il ne faut pas négliger.
Par contre, le facteur Jalen Hurts vient fausser les données. Quand un quart-arrière court comme lui, la défense doit rester constamment aux aguets. Le tout pourrait être trompeur pour les jeunes secondeurs et demis défensifs des Chiefs, qui en auront déjà plein les bottes avec le jeu aérien face à A. J. Brown, DeVonta Smith et Dallas Goedert.
Dans les dernières années, il était à la mode de louanger l’attaque du club du Missouri, avec raison. Cette fois, il est loin d’être illogique de clamer que les Eagles possèdent encore plus d’armes dangereuses.
QUAND LES CHIEFS ONT LE BALLON
On parle de la ligne à l’attaque dominante de la formation de la Pennsylvanie, mais les Chiefs ne sont pas des pieds de céleri non plus dans ce département. Ils n’ont concédé que 26 sacs, le troisième plus bas total du circuit. Il est possible cependant que le bloqueur à droite Andrew Wylie trouve le temps long devant Haason Reddick (19,5 sacs en incluant les matchs éliminatoires).
L’entraîneur-chef Andy Reid n’est pas le dernier venu et lui apportera certainement de l’aide en protection. L’intérieur de la ligne des Chiefs, avec Creed Humphrey, Joe Thuney et Trey Smith, n’a rien à envier à personne, mais avec les Eagles, la pression peut provenir de partout.
Parlant de Reid, acceptera-t-il de mettre davantage l’emphase sur le jeu au sol ? Philadelphie a accordé, à huit reprises, plus de 125 verges au sol cette saison. C’est là que la recrue Isiah Pacheco, un porteur, peut jouer un rôle important.
Tout le monde sait que Patrick Mahomes est blessé à la cheville droite. Il a tenu le coup face aux Bengals de Cincinnati, mais les Eagles devraient le bousculer beaucoup plus sauvagement.
Si ce n’était que lui qui était hypothéqué physiquement, ce serait une chose, mais Travis Kelce, JuJu
Smith-Schuster et Kadarius Toney traînent aussi des bobos, tout comme d’autres joueurs clés en défense.
ET MAHOMES ?
Le facteur X, l’élément intangible de cette finale demeure Mahomes. Il donne une chance réelle aux siens de gagner.
Les Eagles ont beau avoir l’avantage sur le plan de la ligne à l’attaque, du jeu au sol, du groupe de receveurs, de la ligne défensive et de la tertiaire, il reste que Mahomes est un pur-sang. Le meilleur joueur de la NFL, toutes positions confondues, peut tout changer en un jeu absolument ridicule.
Mahomes sur une patte, c’est mieux que 75 % des quarts-arrières en pleine forme dans la NFL et ce n’est pas exagéré. Le problème, c’est Mahomes sur une patte contre les Eagles. Il manquera juste un peu de magie. 27à 26