La banlieue est-elle moins chère ?
De nombreuses personnes choisissent la banlieue éloignée parce qu’une maison y coûte 300 000 $ de moins qu’en banlieue proche ou en ville. C’est peut-être une erreur.
Évidemment, le prix médian d’une unifamiliale à Ahuntsic-Cartierville avoisine les 620 000 $, comparativement à 360 000 $ à Saint-Hubert. À Sainte-Foy, on parle d’un prix médian de 438 000 $, comparé à 321 000 $ à Charlesbourg. Ça fait toute une différence sur l’hypothèque.
Vivre dans la deuxième ou troisième couronne banlieusarde implique souvent des coûts insoupçonnés. Et il faut accepter de passer BEAUCOUP de temps dans sa voiture à faire ses courses, navetter vers le travail et devenir le chauffeur de taxi familial.
Or, ce mode de vie implique souvent que chaque parent possède son propre véhicule. Et quand les héritiers atteignent 16 ans, ils réclament aussi le leur. Or, selon certaines études, posséder une voiture coûte 11 000 $ annuellement, de 3300 $ (pour une berline) à 9000 $ (pour un VUS) pour l’essence, pour 20 000 kilomètres d’utilisation. Un budget auto annuel de 10 000 $ représente une hypothèque de 160 000 $ à 185 000 $ selon divers critères (taux, terme, durée).
Comparativement, une carte OPUS à partir de Montréal coûte annuellement 1128 $, de Mascouche 1260 $, de Québec 1103 $ et de L’Ancienne-Lorette 1731 $.
L’AUTO, ÇA COÛTE CHER
Selon cette logique, il y a quelques années, des chercheurs de HEC Montréal ont démontré qu’un couple avec deux enfants qui n’achète qu’une seule voiture se donne la possibilité d’acheter une maison plus chère de 210 000 $ que le même ménage possédant deux véhicules.
Certes, l’immobilier a explosé ces dernières années, mais la différence entre le fait de posséder une ou deux voitures a un énorme impact sur le budget familial.
En fait, la logique financière derrière ce débat est toute simple : rapprochez-vous de votre travail. Ainsi, vous pouvez vous déplacer autrement qu’en voiture. En n’ayant qu’un seul véhicule familial, vous canalisez les économies ainsi générées vers votre hypothèque.
Certaines personnes sont tellement convaincues que c’est trop cher en ville qu’elles négligent de regarder les annonces. Certains quartiers demeurent pourtant abordables.
D’autre part, des chercheurs estiment de 1 % à 2 % par année la différence de plus-value entre une maison de banlieue éloignée et une autre en ville ou en banlieue proche. Autrement dit, plus vous vous rapprochez de la ville, plus vous enrichissez quand vous revendez votre maison.
Enfin, si vous télétravaillez, le lieu de résidence n’a pas tellement d’importance, du moment que vous pouvez dire adieu à une des deux voitures.