Il agresse une étudiante ivre en prétextant vouloir l’aider
Reconnu coupable, le chef cuisinier de 58 ans continue cependant de tout nier
Un chef cuisinier qui s’était fait passer pour un bon samaritain afin d’agresser sexuellement une jeune femme saoule espère s’en sortir avec des travaux communautaires, même s’il n’a aucun remords et qu’il blâme la victime.
« Je vis beaucoup de pression, [le processus judiciaire] est pesant sur ma santé et sur mes finances », s’est plaint Vincenzo Mirra en espérant s’attirer la pitié du juge au palais de justice de Montréal, hier.
Mirra, un chef cuisinier de 58 ans, a commis son crime en 2016, quand il avait croisé par hasard une étudiante ayant moins que la moitié de son âge. La jeune femme, qui était intoxiquée, venait de perdre son sac à main, si bien qu’il avait feint de vouloir l’aider. Sauf qu’à la place, il l’a ramenée chez lui pour l’agresser sexuellement.
Quand la victime s’est réveillée, Mirra était sur elle, les pantalons baissés. Prise de panique, la jeune femme de l’âge de sa fille l’a repoussé avant de partir en trombe.
SOUS LE CHOC
« Je me suis fait voler ma dignité humaine, j’ai pleuré recroquevillée sur moi-même, en hyperventilant, en tremblant, en criant pendant ce qui m’a semblé être une éternité », a dit la jeune femme dans une lettre destinée à la cour.
Mirra avait tout nié, mais le juge Salvatore Mascia n’avait pas été dupe : après une analyse minutieuse de toute la preuve, il l’a déclaré coupable d’agression sexuelle.
Mais malgré sa culpabilité, Mirra continue de tout nier.
« Quand elle est venue chez moi, elle s’est déshabillée », a prétendu l’agresseur sexuel encore hier.
Et à un expert chargé de l’évaluer, il a remis en doute l’état d’intoxication de la victime sous prétexte qu’il « n’est pas médecin ».
« Il se déresponsabilise et se victimise, disant être victime d’un complot », indique un rapport déposé en cour.
CONTRÔLANT
Lors de sa rencontre avec l’expert, Mirra a d’ailleurs été contrôlant, tentant de dicter quoi mettre dans le rapport. Il a ensuite tenu des propos « dérangeants » sur la communauté LGBTQ et sur les femmes « avec des courbes plus prononcées », tout en ajoutant être peu ouvert à la diversité.
Convaincu qu’il est une bonne personne, Mirra a donc demandé au juge de lui éviter la prison. En fait, il croit qu’il devrait écoper de travaux communautaires ou, au pire, d’être confiné chez lui pendant quelques mois.
La Couronne, de son côté, compte réclamer 18 mois d’incarcération.
Les audiences se poursuivront à une date ultérieure.