Le Journal de Montreal

Il agresse une étudiante ivre en prétextant vouloir l’aider

Reconnu coupable, le chef cuisinier de 58 ans continue cependant de tout nier

- MICHAËL NGUYEN

Un chef cuisinier qui s’était fait passer pour un bon samaritain afin d’agresser sexuelleme­nt une jeune femme saoule espère s’en sortir avec des travaux communauta­ires, même s’il n’a aucun remords et qu’il blâme la victime.

« Je vis beaucoup de pression, [le processus judiciaire] est pesant sur ma santé et sur mes finances », s’est plaint Vincenzo Mirra en espérant s’attirer la pitié du juge au palais de justice de Montréal, hier.

Mirra, un chef cuisinier de 58 ans, a commis son crime en 2016, quand il avait croisé par hasard une étudiante ayant moins que la moitié de son âge. La jeune femme, qui était intoxiquée, venait de perdre son sac à main, si bien qu’il avait feint de vouloir l’aider. Sauf qu’à la place, il l’a ramenée chez lui pour l’agresser sexuelleme­nt.

Quand la victime s’est réveillée, Mirra était sur elle, les pantalons baissés. Prise de panique, la jeune femme de l’âge de sa fille l’a repoussé avant de partir en trombe.

SOUS LE CHOC

« Je me suis fait voler ma dignité humaine, j’ai pleuré recroquevi­llée sur moi-même, en hyperventi­lant, en tremblant, en criant pendant ce qui m’a semblé être une éternité », a dit la jeune femme dans une lettre destinée à la cour.

Mirra avait tout nié, mais le juge Salvatore Mascia n’avait pas été dupe : après une analyse minutieuse de toute la preuve, il l’a déclaré coupable d’agression sexuelle.

Mais malgré sa culpabilit­é, Mirra continue de tout nier.

« Quand elle est venue chez moi, elle s’est déshabillé­e », a prétendu l’agresseur sexuel encore hier.

Et à un expert chargé de l’évaluer, il a remis en doute l’état d’intoxicati­on de la victime sous prétexte qu’il « n’est pas médecin ».

« Il se déresponsa­bilise et se victimise, disant être victime d’un complot », indique un rapport déposé en cour.

CONTRÔLANT

Lors de sa rencontre avec l’expert, Mirra a d’ailleurs été contrôlant, tentant de dicter quoi mettre dans le rapport. Il a ensuite tenu des propos « dérangeant­s » sur la communauté LGBTQ et sur les femmes « avec des courbes plus prononcées », tout en ajoutant être peu ouvert à la diversité.

Convaincu qu’il est une bonne personne, Mirra a donc demandé au juge de lui éviter la prison. En fait, il croit qu’il devrait écoper de travaux communauta­ires ou, au pire, d’être confiné chez lui pendant quelques mois.

La Couronne, de son côté, compte réclamer 18 mois d’incarcérat­ion.

Les audiences se poursuivro­nt à une date ultérieure.

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PHOTO MICHAËL NGUYEN Vincenzo Mirra au palais de justice de Montréal, hier. Il a agressé une jeune femme ayant moins de la moitié de son âge.

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