Le Journal de Montreal

Les toilettes séparées resteront dans les écoles

Drainville veut préserver l’intimité des filles comme des garçons

- MARC-ANDRÉ GAGNON « J’IMAGINE LA SCÈNE : UNE JEUNE FILLE DE 12-1314 ANS, QUI COMMENCE À AVOIR SES RÈGLES, PAR EXEMPLE, PUIS QUI SORT DU CUBICULE, PUIS IL Y A DES GARÇONS À CÔTÉ » – Bernard Drainville, ministre

Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, refuse que les toilettes des filles ou celles des garçons soient converties en blocs sanitaires mixtes. Il a d’ailleurs ordonné à une école qui prévoyait le faire de corriger le tir.

« Il n’est pas question de transforme­r des toilettes des garçons en toilettes mixtes ou des toilettes des filles en toilettes mixtes », a signalé M. Drainville avant de gagner le Salon bleu pour la rentrée parlementa­ire, hier.

« J’imagine la scène : une jeune fille de 12-13-14 ans, qui commence à avoir ses règles, par exemple, puis qui sort du cubicule, puis il y a des garçons à côté, de 13-14 ans qui la regardent, a-t-il illustré. Imaginez la scène, les moqueries, le sarcasme, l’humiliatio­n. »

« Il n’est pas question qu’on aille dans cette direction-là », a insisté le ministre, qui tient à préserver l’intimité des filles, comme des garçons, d’autant plus à l’âge de la puberté.

TROP LOIN

Selon lui, la direction de l’école secondaire D’Iberville, à Rouyn-Noranda, est allée trop loin en prévenant les parents, dans une lettre, que les salles de bain pour filles et garçons seraient réaménagée­s en blocs sanitaires mixtes.

M. Drainville rapporte que son cabinet est intervenu auprès de l’école concernée après que cette situation a fait les manchettes, la semaine dernière.

« Est-ce qu’on pourrait, comme je l’ai vu dans certaines écoles, désigner une toilette individuel­le et la désigner toilette mixte ? Pourquoi pas », suggère M. Drainville.

À ses yeux, il s’agirait d’un « compromis très raisonnabl­e et acceptable » pour ceux qui se déclarent non binaires, élèves ou membres du personnel inclus.

De façon plus large, « sur toutes les questions d’identité de

Le chef du Parti Québécois, Paul St-Pierre Plamondon, a suggéré hier matin d’en débattre en commission parlementa­ire.

« Moi, je vois beaucoup d’idéologie en provenance de la gauche radicale qui est imposée, puis c’est là que j’ai un enjeu, lorsqu’on impose des concepts, des manières de faire, des nouveaux programmes dans le système d’éducation sans aucun débat démocratiq­ue préalable », s’est inquiété le chef du Parti Québécois.

« Pour moi, ce genre de questions : les toilettes, les nouvelles théories d’écriture inclusive et les pronoms doivent être débattus à l’Assemblée nationale », a expliqué M. St-Pierre Plamondon, interrogé en point de presse. genre, nous sommes en réflexion actuelleme­nt sur les meilleurs moyens de répondre aux enjeux », a dit M. Drainville.

UN DÉBAT SOUHAITÉ

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PHOTO D’ARCHIVES Les toilettes des écoles resteront divisées pour les filles et les garçons, mais le ministre est ouvert à d’autres compromis pour les non-binaires.
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Ministre
BERNARD DRAINVILLE Ministre

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