Comment la CAQ conjuguerat-elle ses promesses à la réalité ?
L’immigration va revenir à l’ordre du jour de l’actualité politique.
La ministre de l’Immigration, Christine Fréchette, mène actuellement des consultations élargies afin de déterminer les seuils et le portrait de l’immigration que nous recevrons au courant des prochaines années.
Celle qui a réussi à faire changer le ton du gouvernement caquiste sur l’immigration a de lourdes responsabilités : concilier les promesses et les engagements électoraux de son patron, le premier ministre, et de son parti avec les besoins grandissants en matière d’immigration.
Elle tente de marier idéologie et pragmatisme, la politique à la réalité.
DES ENJEUX
L’immigration n’est pas une solution à tout. C’est surtout un moyen, parmi d’autres, pour contribuer à répondre à des enjeux démographiques, politiques et économiques. Et elle ne comporte pas que des avantages, elle comporte son lot de défis qu’il faut prendre en compte dans le développement de cette politique.
Ainsi, on nous parle de la « capacité d’accueil », on nous dit qu’il faut respecter notre capacité d’intégration. Concrètement, qu’est-ce que cela veut dire ? Quels en sont les critères, les indicateurs ? Aucun gouvernement n’a pris la peine de développer une matrice d’analyse permettant de déterminer de manière objective cette capacité d’intégration. Il y a des éléments qui font en sorte que l’on doit en accueillir beaucoup, d’autres qui font en sorte que nous devons en accueillir moins.
Parmi les éléments qui pourraient nous laisser croire que nous avons besoin de plus d’immigrants, il y a évidemment notre démographie, notre pénurie de main-d’oeuvre, notre poids politique au sein de la fédération, la pérennité de notre caractère francophone.
Il y a l’autre côté de la médaille, qui est celui de la rareté des logements, des places en garderie, de la capacité limitée de franciser et d’intégrer, etc.
Il ne s’agit donc pas d’être pour ou contre l’immigration. Il ne s’agit pas de piger un chiffre au hasard pour déterminer les seuils. C’est un travail rigoureux de planification qui doit être fait. Un travail qui permettra de dépolitiser une question très importante pour notre avenir.