Le Journal de Montreal

Où s’en va le monde ?

- louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Au risque de passer pour une vieille arriérée, voici en vrac le fond de ma pensée. Comme je conduis encore mon auto à 75 ans, je suis à même de vous dire que les rues de Montréal sont dégueulass­es. Il n’y a pas un coin de la ville qui ne soit pas en réparation avec des cônes orange, et pas une rue où l’asphalte n’est pas crevassé comme dans une ville en guerre.

Conduire à Montréal est un sport dangereux tant l’impatience des automobili­stes est présente. Si tu ne démarres pas au quart de tour quand le feu vire au vert, tu te fais klaxonner, quand ce n’est pas montrer un doigt d’honneur. Sans parler des cyclistes que tu risques d’emboutir parce qu’ils sont partout et qu’ils ne respectent pas les feux rouges.

Dans les épiceries à grande surface, on se fait bousculer dans les allées et regarder avec de gros yeux quand on compte son petit change à la caisse, ou quand on rate un numéro et que notre carte ne fonctionne pas du premier coup.

Je ne sais pas si vous êtes allée dans le Vieux-Montréal cet été. Moi j’y suis allée avec une amie. Mon dieu que le monde s’habille mal ! Quand ce n’est pas un jeune avec les jeans déchirés, c’est une fille en short rase-motte, ou avec un décolleté si profond qu’on a l’impression d’un bar ouvert.

Dans les restaurant­s, personne ne peut tenir une conversati­on sensée tant tout le monde crie fort. Et en matière de service à la clientèle dans les grosses quincaille­ries et les grands magasins, on a l’impression que les vendeurs et vendeuses se cachent, tellement ils sont introuvabl­es sur le plancher. Quand on a le bonheur d’en trouver un ou une, la personne s’adresse à toi au « tu », comme si on avait élevé les cochons ensemble. Une chance que j’ai vécu jadis pour pouvoir dire combien les gens étaient civilisés, parce qu’aujourd’hui, c’est vraiment le free for all, comme dirait mon défunt père.

Une citoyenne tannée

Autres temps autres moeurs, comme disaient les sages d’autrefois. Je vous signale que déjà au milieu des années soixante, mon frère se faisait offrir de l’argent par mes oncles pour qu’il se fasse couper les cheveux parce que ces derniers les trouvaient trop longs.

Pour l’absence de politesse qui va en s’accentuant, je vous l’accorde. Et sur le plan de la patience, j’avoue humblement que même moi j’aurais un examen de conscience à faire. Quant à l’état de la ville de Montréal, je partage totalement votre désarroi tellement il est lamentable.

Je me suis laissé dire que dans certains milieux du Québec que je ne nommerai pas, il était devenu malaisant d’affirmer ouvertemen­t qu’on ne se ralliait pas à la volonté de certains, supposémen­t des avantgardi­stes, de ne plus utiliser le terme « femme » pour parler d’une femme, mais « personne avec un utérus ». Selon ces gens, pour permettre à l’identité de genre de faire son chemin dans les esprits et permettre aux trans de se sentir inclus dans la société, il ne fallait plus relier la femme à son sexe mais à un genre.

Pas besoin de se surprendre ensuite que même à l’Assemblée nationale on ait voulu subtilemen­t rayer le mot femme de certains projets de loi. Moi qui ai fait partie des premières cohortes de femmes délurées qui ont milité pour enfin faire reconnaîtr­e leurs droits à l’égalité avec les hommes, ça me donne la nausée. Méfions-nous de ces jeunes écervelés qui, sous prétexte d’inclusion, veulent nous rayer de la carte.

Féministe à jamais

Espérons que nos législateu­rs continuero­nt à veiller au grain, et rappelons-nous toujours que les droits des femmes sont enchâssés dans nos Chartes des droits et libertés. Ceci dit en tenant compte du fait qu’il n’est pas question de remettre en cause la réalité de la dysphorie de genre.

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