Il revient aux politiciens d’agir, pas aux citoyens
Dans le dossier de Facebook, tout comme celui de la crise climatique, c’est aux gouvernements d’agir, selon Québec solidaire.
« Avant de dire aux individus, aux entreprises, aux partis “changez vos comportements”, le travail du gouvernement, c’est quoi ? C’est de faire des gestes structurants qui vont régler le problème, estime Gabriel Nadeau-Dubois.
« Donc, dans les deux cas, la crise climatique comme la lutte contre les GAFAM, je pense que les solutions individuelles sont insuffisantes, et ce qui va faire la différence, c’est des gestes politiques structurants, poursuit le porte-parole de Québec solidaire. Donc le parallèle, il est là et on a exactement la même approche dans les deux cas ».
Son parti a de nouveau été talonné pour sa décision d’acheter de la publicité sur Facebook durant la partielle dans Jean-Talon, malgré le boycottage décrété par le gouvernement et de nombreux groupes dans la société. Québec solidaire avait d’abord annoncé son intention de ne plus acheter de publicité sur Facebook « à court terme », une pause qui a pris fin avec le déclenchement de l’élection partielle.
META NE PLIE PAS
« Aujourd’hui, on le voit bien, les gestes symboliques en ce moment, ils ne font pas plier ces plateformes-là », estime toutefois Nadeau-Dubois.
Sa formation propose plutôt de taxer les géants du web afin de financer adéquatement les médias locaux.
« Alain Saulnier a écrit un livre pour dire que c’est des barbares numériques, puis ça, il faut avoir du courage pour ça. Puis le courage, c’est de mettre notre proposition, c’est-à-dire de taxer les GAFAM, de les taxer sur leur chiffre d’affaires, d’aller chercher l’argent puis de créer un fonds pour pouvoir sauver nos médias. Surtout ici au Québec, c’est une question sensible, francophone, et non pas de punir les citoyens et citoyennes [en leur retirant] leur droit à l’information », a déclaré sa collègue Ruba Ghazal.
De plus, QS plaide que les médias sociaux demeurent un moyen incontournable de joindre la population. Quelque « 90 % des Québécois et des Québécoises sont sur ces plateformes-là », affirme Gabriel Nadeau-Dubois.