Pas de commission parlementaire sur l’identité de genre
Le débat sur l’identité de genre et les changements de sexe se fera derrière des portes closes plutôt qu’en commission parlementaire.
Craignant que l’enjeu soit instrumentalisé à des fins partisanes, le gouvernement Legault veut mandater un comité d’experts pour se pencher sur ces questions sensibles.
C’est ce qu’a annoncé le ministre de l’Éducation Bernard Drainville hier, à l’Assemblée nationale, lors de son entrée à la période de questions.
M. Drainville écarte donc la suggestion du Parti Québécois, qui a proposé de faire publiquement le débat sur l’identité de genre et les changements de sexe en commission parlementaire.
« On n’ira pas en commission parlementaire là-dessus, a tranché le ministre. La raison est simple, c’est qu’on ne souhaite pas que cet enjeulà qui est très sensible soit instrumentalisé à des fins partisanes. »
« Ce à quoi on réfléchit, c’est davantage un comité scientifique, un comité de sages qui pourrait justement poser un regard très apaisé, très serein sur ces questions-là », a-t-il ajouté, en donnant l’exemple de la Suède qui aurait « beaucoup réfléchi à ça ».
L’ÉVACUER DES ÉCOLES
Pour sa part, le chef conservateur Éric Duhaime estime qu’en attendant d’avoir eu une véritable réflexion collective sur la question, il faut évacuer la théorie du genre des écoles.
« C’est sûr que ça peut créer une forme de confusion [chez les enfants], et c’est la crainte qu’ont plusieurs parents », a-t-il dit devant les membres de la presse parlementaire.
Pour étayer son propos, M. Duhaime s’est appuyé sur son expérience personnelle. « L’identité sexuelle, c’est quelque chose qui se développe dès l’enfance et à l’adolescence. Je sais de quoi je parle, parce que je suis passé par là. Quand tu es gai, veut, veut pas [...] on se pose toutes sortes de questions », a-t-il expliqué.
« On ne sait pas trop ce qui arrive, on ne comprend pas notre corps, on ne comprend pas nos émotions. Alors, si on commence à parler de théorie de genre, il y a combien de jeunes qui sont homosexuels qui vont dire : ‘‘non mais peut-être que je suis une fille’’ ? » s’est-il ensuite inquiété.
Appelé à préciser sa pensée et à dire si vraiment le fait d’entendre parler des théories du genre risque de pousser des jeunes à changer de sexe, le chef conservateur a soutenu que « les risques d’avoir des changements sont plus importants plus jeune que plus tard ».