Le Journal de Montreal

Pas de commission parlementa­ire sur l’identité de genre

- GABRIEL CÔTÉ

Le débat sur l’identité de genre et les changement­s de sexe se fera derrière des portes closes plutôt qu’en commission parlementa­ire.

Craignant que l’enjeu soit instrument­alisé à des fins partisanes, le gouverneme­nt Legault veut mandater un comité d’experts pour se pencher sur ces questions sensibles.

C’est ce qu’a annoncé le ministre de l’Éducation Bernard Drainville hier, à l’Assemblée nationale, lors de son entrée à la période de questions.

M. Drainville écarte donc la suggestion du Parti Québécois, qui a proposé de faire publiqueme­nt le débat sur l’identité de genre et les changement­s de sexe en commission parlementa­ire.

« On n’ira pas en commission parlementa­ire là-dessus, a tranché le ministre. La raison est simple, c’est qu’on ne souhaite pas que cet enjeulà qui est très sensible soit instrument­alisé à des fins partisanes. »

« Ce à quoi on réfléchit, c’est davantage un comité scientifiq­ue, un comité de sages qui pourrait justement poser un regard très apaisé, très serein sur ces questions-là », a-t-il ajouté, en donnant l’exemple de la Suède qui aurait « beaucoup réfléchi à ça ».

L’ÉVACUER DES ÉCOLES

Pour sa part, le chef conservate­ur Éric Duhaime estime qu’en attendant d’avoir eu une véritable réflexion collective sur la question, il faut évacuer la théorie du genre des écoles.

« C’est sûr que ça peut créer une forme de confusion [chez les enfants], et c’est la crainte qu’ont plusieurs parents », a-t-il dit devant les membres de la presse parlementa­ire.

Pour étayer son propos, M. Duhaime s’est appuyé sur son expérience personnell­e. « L’identité sexuelle, c’est quelque chose qui se développe dès l’enfance et à l’adolescenc­e. Je sais de quoi je parle, parce que je suis passé par là. Quand tu es gai, veut, veut pas [...] on se pose toutes sortes de questions », a-t-il expliqué.

« On ne sait pas trop ce qui arrive, on ne comprend pas notre corps, on ne comprend pas nos émotions. Alors, si on commence à parler de théorie de genre, il y a combien de jeunes qui sont homosexuel­s qui vont dire : ‘‘non mais peut-être que je suis une fille’’ ? » s’est-il ensuite inquiété.

Appelé à préciser sa pensée et à dire si vraiment le fait d’entendre parler des théories du genre risque de pousser des jeunes à changer de sexe, le chef conservate­ur a soutenu que « les risques d’avoir des changement­s sont plus importants plus jeune que plus tard ».

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Ministre de l’Éducation
BERNARD DRAINVILLE Ministre de l’Éducation

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