Du linge taché de sang lavé à l’eau de Javel
C’est l’une des découvertes que les policiers ont fait chez un homme accusé du meurtre de sa femme dans Lanaudière
Des objets tachés de sang, une brassée de lavage au javellisant : les enquêteurs ont relevé ces éléments dans la résidence d’un homme accusé d’avoir tué sa femme à Saint-Donat en 2021 et qui avait appelé le 911 en disant qu’elle avait fait une surdose.
Alexandre Boudreau Chartrand subit depuis lundi son procès devant jury, prévu pour plusieurs semaines, au palais de justice de Joliette.
L’homme de 38 ans est accusé du meurtre au deuxième degré de sa conjointe et mère de leurs cinq enfants, Andréanne Ouellet, 32 ans.
Hier, l’enquêteur de la Sûreté du Québec Éric Bouchard et le technicien en scène de crime Christian Hervé ont commenté plus de 300 photos qui ont défilé devant les jurés.
Celles-ci ont été prises à la résidence située sur le chemin de la Montagne, dans les heures qui ont suivi la découverte du corps de la victime, le 27 septembre 2021.
Selon ces éléments de preuves, il y aurait eu du sang dans un véhicule, sur des vêtements, draps et serviettes, sur des murs et des planchers, dans les marches extérieures, dans une douche et un lavabo, pour n’énumérer que ces endroits.
De plus, une brassée de lavage à l’eau de Javel aurait même été effectuée les heures précédant la venue des autorités.
Dans cette brassée se seraient trouvés un bermuda et un oreiller tachés de sang.
« [Les shorts] sont humides. Il y a une odeur de détergent javellisant », a raconté à la cour le technicien Christian Hervé, qui a ramassé le vêtement pour en faire une analyse plus profonde.
« Il y a plusieurs items qui ont attiré mon attention », a-t-il poursuivi, à propos des multiples trouvailles qu’il a faites à l’intérieur de la maison.
TACHÉS DE SANG
Le technicien a saisi une taie d’oreiller qui renfermait un sac de pois, dans le congélateur, et une serviette rose qui reposait dans le panier à linge sale.
Comme le bermuda, elles étaient tachées de sang.
Par ailleurs, l’enquêteur Éric Bouchard a avancé que l’accusé aurait tenté de transporter la victime dans un véhicule, garé devant la maison.
Pourtant, lors de son appel au 911, Boudreau Chartrand a laissé entendre en panique que Mme Ouellet avait fait une surdose, avant de chuter dans les escaliers extérieurs.
L’accusé a affirmé avoir retrouvé la victime au pied des escaliers extérieurs, à son retour d’une rencontre à laquelle le couple devait prendre part ensemble.
Selon la thèse de la poursuite, Boudreau Chartrand était contrarié par la consommation et l’infidélité de la victime, dans les semaines précédant le meurtre.
L’autopsie a révélé que Mme Ouellet était morte de traumatismes multiples à la tête causés par un ou des objets contondants, a indiqué la Couronne.
Le sergent-détective Bouchard a confié qu’elle avait « des ecchymoses pratiquement sur tout le corps », le cuir chevelu décollé de la boîte crânienne, et qu’elle était méconnaissable, lorsqu’il a observé sa dépouille.
Le procès présidé par le juge Éric Downs se poursuit aujourd’hui.