Le Journal de Montreal

Accusé de falsificat­ion de rapports

Un résident de L’Épiphanie aurait permis à des criminels de déjouer la justice

- JEAN-LOUIS FORTIN – Avec Ian Gemme

Un résident de la région de Lanaudière est soupçonné d’avoir été soudoyé pour produire de faux rapports de travaux communauta­ires qui ont permis à des criminels de déjouer les tribunaux.

Déjà embourbée dans les délais, la justice québécoise est-elle toujours en mesure de vérifier si les contrevena­nts qui devaient accomplir des travaux communauta­ires ont bel et bien rempli cette obligation?

On peut en douter à la lumière des conclusion­s d’une récente enquête de l’Unité permanente anticorrup­tion (UPAC).

Selon nos informatio­ns, les policiers croient que Djolosoko Lomonba, 65 ans, aurait produit de faux rapports indiquant que des travaux communauta­ires de contrevena­nts avaient été exécutés, ce qui n’était pas le cas.

Le résident de l’Épiphanie aurait agi de la même façon dans plusieurs dossiers distincts, sur une période d’un peu plus d’un an entre août 2022 et août 2023.

5 ACCUSATION­S CRIMINELLE­S

Les travaux communauta­ires fictifs étaient prétendume­nt réalisés dans deux organisati­ons à caractère religieux de la région de Montréal. Il s’agit de l’Associatio­n chrétienne pour le progrès social et l’Église Reflet de Christ, toutes deux enregistré­es à la même adresse.

CAS À LAVAL

« L’enquête a permis de démontrer qu’il [Lomonba] aurait accepté de falsifier des documents attestant la réalisatio­n de travaux communauta­ires ordonnés par la cour, en échange de rétributio­n financière », indique Mathieu Galarneau, porte-parole de l’UPAC.

Lomonba a été formelleme­nt accusé le 6 juillet, à Montréal. Il fait face à cinq chefs d’accusation en matière criminelle, soit entrave à la justice, fraude, production et utilisatio­n de faux document et utilisatio­n illégale d’une pièce d’identité.

Selon l’acte de dénonciati­on que nous avons consulté, le sexagénair­e aurait utilisé les faux rapports pour « contrecarr­er le cours de la justice ». Les prétention­s de la police et de la Couronne n’ont pas encore été testées par la justice.

Lors de sa comparutio­n devant le juge Yves Paradis le 24 août , Lomonba a plaidé non coupable et a signifié qu’il désirait avoir un avocat. Son dossier doit revenir en cour le 6 octobre.

Au moment d’écrire ces lignes, il n’avait pas répondu à notre invitation à émettre des commentair­es.

L’affaire n’est pas sans rappeler le cas de Jacques St-Jean, un ancien conseiller municipal de Laval, qui avait été accusé en 2021 d’avoir falsifié des documents afin de permettre à des individus d’échapper à des travaux communauta­ires.

St-Jean, âgé de 85 ans au moment des accusation­s, supervisai­t les activités à l’Associatio­n des citoyens de Saint-François, et avait été piégé par un agent double.

Il a plaidé coupable à des accusation­s de fraude, d’entrave à la justice et de production de faux documents. Il doit revenir en cour le 20 septembre pour connaître sa sentence.

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PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE DJOLOSOKO LOMONBA Djolosoko Lomonba, accusé d’avoir falsifié des rapports de travaux communauta­ires.

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