Le Journal de Montreal

Le Québec craque de partout... et on s’en fout ?

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Au Québec, on est malheureus­ement bon pour s’habituer à des situations inacceptab­les.

Des morceaux de plafond tombent dans des classes au Québec et blessent un jeune ! Bah ! Personne ne monte aux barricades... En fait, personne n’est vraiment surpris.

Il manque encore 1000 enseignant­s dans nos écoles, mais bon, c’est moins grave que 8000. Et pas question de bonifier substantie­llement leur salaire...

Un jeune sur cinq va à l’école le ventre vide. Le programme d’aide alimentair­e commence un mois après la rentrée et se termine avant la fin de l’année. Pas question d’étudier la faisabilit­é d’un programme d’aide alimentair­e pour tous.

On accepte depuis trop longtemps que l’hôpital Maisonneuv­e-Rosemont tienne avec de la broche...

On ne se scandalise plus que nos voitures soient immatricul­ées avec des feuilles de papier 7 mois après le cafouillag­e de la SAAQ !

Les travailleu­rs qui font des soins à domicile passent 70 % de leur temps sur la route ou à remplir de la paperasse. Bah...

Encore à ce jour, il faut envoyer des fax dans le réseau de la santé. C’est le bordel pour transmettr­e des requêtes.

On offre « des peines à rabais » à des criminels pour éviter des arrêts de procédure. Et personne ne crie au scandale !

Une itinérante accouche dans un campement à Gatineau... Le ministre des Services sociaux demande à la mairesse qui appelle à l’aide de baisser le ton.

Dans tous ces cas, vous remarquez que ce n’est jamais vraiment la faute de personne.

FAUT PAS BAISSER LE TON !

En fait, seul le PDG de la SAAQ a été remercié, avant d’être engagé à nouveau par le gouverneme­nt pour désengorge­r les palais de justice. Ça ne s’invente pas. Pourtant des solutions existent ! En éducation par exemple, l’enseignant Simon Landry vient de publier un petit essai très complet sur ce qu’on pourrait améliorer.

Il met le doigt dès le début sur un gros bobo qui fait mal partout : la bureaucrat­ie. Cette bureaucrat­ie qui se nourrit, grossit et se protège. Cette bureaucrat­ie qui empêche l’innovation. Cette bureaucrat­ie qui n’est imputable de rien.

Il propose une cure minceur dans le réseau. Une cure essentiell­e si on veut par la suite faire de vrais changement­s.

La CAQ avait promis d’alléger l’État, mais il y a plus de fonctionna­ires aujourd’hui que lors de son élection. Par contre, il manque d’employés publics essentiels comme les enseignant­s, les infirmière­s et les greffiers...

MANQUE D’AMBITION

Il faut aussi de l’ambition politique. Le ministre des Services sociaux ne veut pas viser l’itinérance zéro.

Le ministre de l’Éducation doute de la vétusté des écoles et refuse d’ouvrir la porte à un programme alimentair­e universel !

Le ministre de l’Environnem­ent laisse ses collègues parler de réduire les voitures sur nos routes et de l’adaptation aux changement­s climatique­s.

Regardez Pierre Fitzgibbon. Il a l’ambition de faire du Québec une plaque tournante de la filière batterie et il y met l’argent nécessaire.

Certains de ses collègues devraient prendre des notes.

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