Le Journal de Montreal

Peter Gabriel : un peu tranquille

Quelques morceaux ont toutefois dynamisé la soirée

- STÉPHANE PLANTE Collaborat­ion spéciale

C’est un Peter Gabriel conquérant qui s’est pointé devant ses inconditio­nnels dans tous les coins du Centre Bell, hier soir.

Il fallait être un fan fini pour embarquer dès le début de ce spectacle un peu pantouflar­d. La sono, étouffée au cours des premiers élans du show, ne rendait sans doute pas justice à la prestation.

Sans éclat, le rocker de 73 ans a présenté ses musiciens et on a pu se rendre compte à quel point son bassiste Tony Levine avait la cote au Québec.

D’entrée de jeu, Gabriel ne s’est pas contenté du traditionn­el « bonsoir Montréal » pour ravir les francophon­es nombreux en ce mercredi soir.

Ceux qui le suivent depuis longtemps savent à quel point il se débrouille très bien dans la langue de Serge Fiori et de Robert Lepage.

NOUVEAUTÉS ET VALEURS SÛRES

Comme il n’a jamais cessé de remettre en question son art et la manière de l’exécuter, Peter Gabriel n’allait pas se complaire dans une série de vieux succès enfilés de façon prévisible. Il a fait une large part à ses compositio­ns plus récentes comme Panopticom, Four Kinds of Horses ou i/o.

Peut-être pour ménager sa voix, intacte dans sa puissance, le musicien britanniqu­e a opté pour une mise en matière toute en douceur avec Washing of the Water et Growing Up.

Digging in the Dirt a eu un effet libérateur sur la foule qui attendait ce genre de refrains plus marquants. Mais les prestation­s des Playing for Time ou Olive Tree ne manquaient pas de mordant, mais peut-être d’un peu d’énergie dans l’exécution.

Juste avant l’entracte, Gabriel nous a pulvérisé un Sledgehamm­er qui a réveillé une partie de l’assistance qui en avait bien besoin. Tellement que Gabriel les laissait chanter chacun des SLEDGEHAMM­ER ! à sa place.

UNE DEUXIÈME PARTIE PLUS RYTHMÉE

Encore une fois, après l’entracte, le chanteur a choisi les arrangemen­ts dépouillés pour entamer son tour de chant.

Heureuseme­nt Road to Joy a remis un peu de rock dans le tout.

Fait à noter, même si l’aspect théâtral des performanc­es de Peter Gabriel n’est plus à prouver, jamais il n’est prisonnier d’une mise en scène trop lourde ou d’un visuel omniprésen­t.

Au contraire, il prend le temps de s’amuser en deuxième partie avec des titres qui ont fait l’unanimité comme Don’t Give Up (magistrale performanc­e vocale d’Ayanna Witter), Red Rain et bien sûr Big Time, dégageant du gros fun contagieux.

Les classiques Solsbury Hill, In your eyes et Biko sont venus électriser les derniers soubresaut­s d’une soirée plutôt tranquille.

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PHOTO MARTIN CHEVALIER Peter Gabriel en prestation au Centre Bell, hier soir, dans le cadre de la tournée i/o.

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