Le Journal de Montreal

Le fils de Pierre Dorion impression­ne

Antoine Dorion est arrivé dans une condition physique « exceptionn­elle » au camp de l’équipe

- KDubeJDQ kevin.dube @quebecorme­dia.com

Que peut bien donner comme conseil le directeur général d’une équipe de la LNH à son fils qui rêve un jour d’évoluer dans le meilleur circuit de hockey au monde ?

On pourrait s’imaginer qu’il détient quelques recettes secrètes permettant d’accéder au circuit Bettman, puisqu’il y baigne quotidienn­ement. Mais ce n’est pas le cas, pas pour le nouvel attaquant des Remparts Antoine Dorion, du moins.

Parce qu’il n’y a pas de recette magique pour atteindre les plus hauts niveaux, et c’est toujours ce que son père, Pierre, le directeur général des Sénateurs d’Ottawa, lui a répété.

« Il m’a toujours dit que c’était important de travailler fort dans les entraîneme­nts sur et hors glace, et que ça allait se transposer dans les matchs », raconte le joueur de centre franco-ontarien, qui s’est taillé une place avec les Remparts après s’être présenté au camp comme joueur invité.

Un conseil simple, voire banal, mais qu’applique quotidienn­ement le jeune Dorion. Et le personnel d’entraîneur­s des Diables rouges a vite fait de le remarquer.

« Il est dans une forme physique exceptionn­elle, a reconnu l’entraîneur-chef de l’équipe, Éric Veilleux. On a fait des tests de patin durant le camp et il a réussi des temps LNH. Il était solide. »

UNE DENRÉE RARE

Repêché par les Frontenacs de Kingston dans la Ligue junior de l’Ontario (OHL) en 11e ronde, en 2021, Dorion a participé à deux reprises au camp de l’équipe, mais il s’y est chaque fois retiré après 48 h afin de conserver son admissibil­ité aux collèges américains.

Les Remparts, comme plusieurs équipes, lui ont toutefois fait de l’oeil et l’ont invité lors des dernières séries, au Centre Vidéotron, pour tenter de le convaincre de joindre leurs rangs en vue de la prochaine saison. Offre qu’il a finalement acceptée.

Au sein d’un alignement qui a perdu bon nombre de ses vétérans de l’an dernier, Dorion pourrait déjà jouer un rôle important avec les Diables rouges en 2023-2024, sur l’un des deux premiers trios de l’équipe.

« Il sait jouer au hockey, a reconnu Veilleux. Il est calme avec la rondelle et a un très bon sens du hockey dans les deux sens de la patinoire. Il peut amener de l’offensive et est aussi très intelligen­t défensivem­ent. [...] Des joueurs de même, il n’y en a plus des tonnes. Quand tu as un joueur qui possède un sens du jeu, les entraîneur­s aiment ça. »

LA LNH : UN RÊVE BIEN RÉEL

Même s’il n’est probableme­nt pas sur le radar de beaucoup d’équipes de la LNH en ce moment, Dorion ne croit pas moins dans son rêve d’être repêché un jour. Cette saison sera d’ailleurs son année de repêchage et il entend profiter de la vitrine offerte par les Remparts pour démontrer son savoir-faire aux équipes du circuit où oeuvre son père.

« Je suis un joueur qui s’est développé sur le tard [late bloomer]. Quand j’avais 13 ou 14 ans, je ne dominais pas. Je n’ai pas joué au niveau AAA avant l’âge de 15 ans. J’ai continué à travailler et maintenant que je suis ici, mon objectif est de me faire voir. C’est un rêve de jeunesse, et en côtoyant mon père, j’ai réalisé que c’est vraiment plus dur. On va voir comment ça va se passer cette année. Ce que je veux d’abord et avant tout, c’est aider l’équipe. Je pense qu’on peut surprendre bien du monde, même si on est jeune. On peut faire du dommage. »

GRANDIR AVEC LES PROS

Difficile à dire s’il l’atteindra un jour, mais une chose est sûre : Dorion a vécu la LNH de l’interne plus que tous ses coéquipier­s réunis.

« Mon père insistait beaucoup pour qu’on laisse les joueurs faire leurs choses, mais ça m’a permis de voir les coulisses et ce que c’est d’être un pro. J’étais souvent avec lui dans le bureau des entraîneur­s et on parlait, ils me donnaient des conseils. Quand c’est ton père qui te parle, tu ne veux pas toujours écouter ce qu’il te dit, mais quand ça vient des autres, tu écoutes plus, et, souvent, ils me disaient la même chose que mon père : travaille fort. »

Le père et le fils tentent d’ailleurs de demeurer en contact, m ê m e si les deux ont des horaires chargés. L’une de leurs activités de prédilecti­on : le golf.

La dernière fois qu’ils ont essayé de jouer ensemble, c’était à la fête des Pères. Mais, devinez quoi ? Il pleuvait.

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PHOTO STEVENS LEBLANC Antoine Dorion au camp des Remparts, le 29 août dernier.
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