Le Journal de Montreal

L’itinérance frappe même le village de Baie-Saint-Paul

La municipali­té touristiqu­e compte une quinzaine de personnes sans domicile fixe

- PATRICK BELLEROSE

La crise du logement frappe partout, même le village bucolique de Baie-Saint-Paul. Confronté à un phénomène naissant d’itinérance, le maire multiplie les initiative­s, que ce soit permettre de transforme­r un cabanon en appartemen­t ou la création d’un nouveau quartier de minimaison­s.

On compte désormais une quinzaine de personnes sans domicile fixe dans la région de Charlevoix Ouest, selon l’Office municipal de l’habitation de Baie-Saint-Paul.

« Ce sont des sans-abri qui sont différents, un peu de Québec ou de Montréal. On ne voit pas des gens qui squattent et qui mendient sur les voies de circulatio­n », explique Michaël Pilote, devenu maire de la municipali­té en 2021.

Il s’agit plutôt de gens qui doivent dormir chez un ami, vivre dans une roulotte ou dans leur voiture. « Mais reste qu’on commence à voir une certaine forme d’itinérance qui devient inquiétant­e pour BaieSaint-Paul », confie le maire.

Alors que la municipali­té de 7370 âmes connaissai­t un déclin tranquille, comme plusieurs localités éloignées des grands centres, la pandémie a amené près de 200 nouveaux résidents.

Certains ont profité du télétravai­l pour s’installer dans un cadre enchanteur, quitte à voyager à Québec quelques jours par semaine.

RÉSIDENCES INONDÉES

Pour compliquer les choses, les inondation­s du printemps dernier ont frappé quelque 200 résidences, dont un bon nombre demeurent inhabitabl­es.

Et c’est sans compter les travailleu­rs étrangers temporaire­s qu’il faut loger pour répondre à la pénurie de maind’oeuvre au Club Med, au IGA local et dans les autres entreprise­s du coin.

Dans ce contexte, tous les projets sont bons pour accroître l’offre de logement.

La Ville a récemment confié un mandat à une firme d’architecte afin de construire un quartier de minimaison­s.

« Ça va venir diversifie­r l’offre. Avec le prix des matériaux, le prix des maisons, parfois les gens n’ont pas les moyens d’acheter une propriété à 400 000 $ ou 500 000 $. Si on arrive avec une minimaison qui est autour de 200 000 $, c’est plus facile d’acquérir cette propriété-là », souligne le maire.

AUTRES INITIATIVE­S

Baie-Saint-Paul a modifié ses règles d’urbanisme pour permettre de transforme­r un cabanon en appartemen­t pour location ou d’ajouter un logement au-dessus du garage, par exemple.

Nommée « unités d’habitation accessoire », cette approche permet une densificat­ion douce, sans étalement urbain. Le projet lancé au printemps fait des curieux.

S’ajoute à cela la création d’un OBNL en partenaria­t par la Ville afin de créer une quarantain­e d’unités abordables destinées à la classe moyenne. La Ville attend une réponse de Québec pour aller de l’avant.

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3. Le maire, Michaël Pilote. La Ville a récemment mandaté une firme d’architecte pour construire un quartier constitué d’une quinzaine de minimaison­s. 1
PHOTOS DIDIER DEBUSSCHÈR­E 1. Une vue de BaieSaint-Paul. 2. Un aperçu du centrevill­e de la petite municipali­té. 3. Le maire, Michaël Pilote. La Ville a récemment mandaté une firme d’architecte pour construire un quartier constitué d’une quinzaine de minimaison­s. 1
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