L’itinérance frappe même le village de Baie-Saint-Paul
La municipalité touristique compte une quinzaine de personnes sans domicile fixe
La crise du logement frappe partout, même le village bucolique de Baie-Saint-Paul. Confronté à un phénomène naissant d’itinérance, le maire multiplie les initiatives, que ce soit permettre de transformer un cabanon en appartement ou la création d’un nouveau quartier de minimaisons.
On compte désormais une quinzaine de personnes sans domicile fixe dans la région de Charlevoix Ouest, selon l’Office municipal de l’habitation de Baie-Saint-Paul.
« Ce sont des sans-abri qui sont différents, un peu de Québec ou de Montréal. On ne voit pas des gens qui squattent et qui mendient sur les voies de circulation », explique Michaël Pilote, devenu maire de la municipalité en 2021.
Il s’agit plutôt de gens qui doivent dormir chez un ami, vivre dans une roulotte ou dans leur voiture. « Mais reste qu’on commence à voir une certaine forme d’itinérance qui devient inquiétante pour BaieSaint-Paul », confie le maire.
Alors que la municipalité de 7370 âmes connaissait un déclin tranquille, comme plusieurs localités éloignées des grands centres, la pandémie a amené près de 200 nouveaux résidents.
Certains ont profité du télétravail pour s’installer dans un cadre enchanteur, quitte à voyager à Québec quelques jours par semaine.
RÉSIDENCES INONDÉES
Pour compliquer les choses, les inondations du printemps dernier ont frappé quelque 200 résidences, dont un bon nombre demeurent inhabitables.
Et c’est sans compter les travailleurs étrangers temporaires qu’il faut loger pour répondre à la pénurie de maind’oeuvre au Club Med, au IGA local et dans les autres entreprises du coin.
Dans ce contexte, tous les projets sont bons pour accroître l’offre de logement.
La Ville a récemment confié un mandat à une firme d’architecte afin de construire un quartier de minimaisons.
« Ça va venir diversifier l’offre. Avec le prix des matériaux, le prix des maisons, parfois les gens n’ont pas les moyens d’acheter une propriété à 400 000 $ ou 500 000 $. Si on arrive avec une minimaison qui est autour de 200 000 $, c’est plus facile d’acquérir cette propriété-là », souligne le maire.
AUTRES INITIATIVES
Baie-Saint-Paul a modifié ses règles d’urbanisme pour permettre de transformer un cabanon en appartement pour location ou d’ajouter un logement au-dessus du garage, par exemple.
Nommée « unités d’habitation accessoire », cette approche permet une densification douce, sans étalement urbain. Le projet lancé au printemps fait des curieux.
S’ajoute à cela la création d’un OBNL en partenariat par la Ville afin de créer une quarantaine d’unités abordables destinées à la classe moyenne. La Ville attend une réponse de Québec pour aller de l’avant.