Priorité aux petits Québécois en CPE selon Legault
François Legault veut que les garderies subventionnées soient réservées en priorité aux petits Québécois. Son gouvernement estime qu’il faudrait créer jusqu’à 5000 places de plus en CPE si on ouvre la porte aux enfants des demandeurs d’asile.
« On ne peut pas donner des places en garderie subventionnée aux demandeurs d’asile, il nous en manque déjà 30 000 pour les citoyens québécois ! », a affirmé hier haut et fort le premier ministre.
Québec devra allonger 255 M$ de plus que prévu pour la construction de CPE si la Cour suprême confirme que les migrants à la recherche d’un statut de réfugié peuvent bénéficier des services de garde subventionnés du Québec, selon des estimations du ministère de la Famille obtenues par notre Bureau parlementaire.
Plus encore, la création de places additionnelles pour les bambins des demandeurs d’asile impliquerait des coûts récurrents de 90 M$ par an. Pas moins de 12 515 enfants ont été accueillis au Québec de 2019 à 2023, dont plus de 6600 âgés de 0 à 4 ans pourraient avoir besoin d’une place, selon les données du ministère.
Le gouvernement Legault a cogné à la porte du plus haut tribunal du pays pour les empêcher de bénéficier des CPE et garderies subventionnées, une décision que dénoncent les partis d’opposition.
Le premier ministre n’a pas manqué de se moquer de la position du Parti Québécois de Paul St-Pierre Plamondon, qui estime que tous les enfants devraient avoir accès aux CPE et garderies subventionnées, peu importe leur statut.
Le solidaire Gabriel Nadeau-Dubois a accusé la CAQ de « manquer de bienveillance » en bloquant l’accès des CPE aux enfants des migrants.
« PROFOND MALAISE » À OTTAWA
Le lieutenant du Québec pour le gouvernement fédéral, Pablo Rodriguez, semblait lui aussi estomaqué que Québec puisse envoyer le tout devant la plus haute cour du pays.
« Quand tu fais deux catégories d’enfants, ceux qui ont le droit pis ceux qui n’ont pas le droit, j’ai un profond malaise ».
En faisant allusion à son propre passé de demandeur d’asile lorsqu’il était enfant, et à la situation économiquement plus difficile de ses parents à leurs premières années au pays, Pablo Rodriguez a soutenu que c’est dans des institutions éducatives comme les CPE où l’intégration à la société québécoise se fait.
À l’heure actuelle, le réseau de la petite enfance peine à répondre aux besoins des parents du Québec. Rappelons que la CAQ s’était engagée à créer près de 37 000 places afin que tous les enfants du Québec aient accès à une garderie subventionnée d’ici 2024-2025.