Le Journal de Montreal

Priorité aux petits Québécois en CPE selon Legault

- GENEVIÈVE LAJOIE Bureau parlementa­ire – Avec la collaborat­ion de Raphaël Pirro

François Legault veut que les garderies subvention­nées soient réservées en priorité aux petits Québécois. Son gouverneme­nt estime qu’il faudrait créer jusqu’à 5000 places de plus en CPE si on ouvre la porte aux enfants des demandeurs d’asile.

« On ne peut pas donner des places en garderie subvention­née aux demandeurs d’asile, il nous en manque déjà 30 000 pour les citoyens québécois ! », a affirmé hier haut et fort le premier ministre.

Québec devra allonger 255 M$ de plus que prévu pour la constructi­on de CPE si la Cour suprême confirme que les migrants à la recherche d’un statut de réfugié peuvent bénéficier des services de garde subvention­nés du Québec, selon des estimation­s du ministère de la Famille obtenues par notre Bureau parlementa­ire.

Plus encore, la création de places additionne­lles pour les bambins des demandeurs d’asile impliquera­it des coûts récurrents de 90 M$ par an. Pas moins de 12 515 enfants ont été accueillis au Québec de 2019 à 2023, dont plus de 6600 âgés de 0 à 4 ans pourraient avoir besoin d’une place, selon les données du ministère.

Le gouverneme­nt Legault a cogné à la porte du plus haut tribunal du pays pour les empêcher de bénéficier des CPE et garderies subvention­nées, une décision que dénoncent les partis d’opposition.

Le premier ministre n’a pas manqué de se moquer de la position du Parti Québécois de Paul St-Pierre Plamondon, qui estime que tous les enfants devraient avoir accès aux CPE et garderies subvention­nées, peu importe leur statut.

Le solidaire Gabriel Nadeau-Dubois a accusé la CAQ de « manquer de bienveilla­nce » en bloquant l’accès des CPE aux enfants des migrants.

« PROFOND MALAISE » À OTTAWA

Le lieutenant du Québec pour le gouverneme­nt fédéral, Pablo Rodriguez, semblait lui aussi estomaqué que Québec puisse envoyer le tout devant la plus haute cour du pays.

« Quand tu fais deux catégories d’enfants, ceux qui ont le droit pis ceux qui n’ont pas le droit, j’ai un profond malaise ».

En faisant allusion à son propre passé de demandeur d’asile lorsqu’il était enfant, et à la situation économique­ment plus difficile de ses parents à leurs premières années au pays, Pablo Rodriguez a soutenu que c’est dans des institutio­ns éducatives comme les CPE où l’intégratio­n à la société québécoise se fait.

À l’heure actuelle, le réseau de la petite enfance peine à répondre aux besoins des parents du Québec. Rappelons que la CAQ s’était engagée à créer près de 37 000 places afin que tous les enfants du Québec aient accès à une garderie subvention­née d’ici 2024-2025.

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