Le Journal de Montreal

D’importante­s mises à pied sont à prévoir avec l’intégratio­n

- MARTIN JOLICOEUR

L’intégratio­n d’Ivanhoé Cambridge et d’Otéra Capital au sein de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) entraînera d’importante­s mises à pied au sein des trois organisati­ons, a confirmé hier son président et chef de la direction, Charles Emond.

« C’est inévitable qu’il va y avoir des pertes d’emplois, a-t-il répondu en marge de la présentati­on de ses résultats financiers de l’exercice 2023. […] On n’a pas encore le chiffre final. Mais c’est quand même un chiffre qui pourrait être important. »

Il y a un mois, le 24 janvier, la Caisse de dépôt et placement du Québec annonçait une réorganisa­tion de ses activités. Dans le cadre de celle-ci, la Caisse rapatrie ses deux filiales immobilièr­es que sont Otéra Capital et Ivanhoé Cambridge au sein de son organisati­on, lui permettant d’engranger à terme des économies de synergie de 100 millions de dollars par année.

La présidente d’Ivanhoé Cambridge,

Nathalie Palladitch­eff, une figure respectée du secteur de l’immobilier, a annoncé son départ de l’organisati­on.

Pour le moment, son homologue, Rana Ghorayeb, grande patronne d’Otéra Capital, demeure en poste.

COMPRESSIO­NS « SUBSTANTIE­LLES »

Soutenant avoir enclenché un processus d’évaluation de chacune des fonctions, la direction s’était toujours refusée jusqu’à présent à quantifier le nombre d’employés qui ont perdu ou perdront leur emploi dans les prochains mois.

Mais devant notre insistance, le grand patron de la Caisse a consenti à ouvrir son jeu davantage.

« On est encore au milieu des évaluation­s. Mais est-ce qu’on parle de dizaines [de mises à pied] ? a demandé Charles Emond. Non, on parle de quelque chose de plus important ou de plus substantie­l en termes de nombres d’employés [qui seront remerciés]. »

À l’heure actuelle, les deux filiales immobilièr­es de la Caisse regroupent 640 employés, dont 490 chez Ivanhoé Cambridge et 150 chez Otéra Capital. Ensemble, elles représente­nt des charges de 300 millions $, comparativ­ement à 800 millions $ pour la Caisse.

Ce sont trois entités qui évoluaient historique­ment indépendam­ment l’une de l’autre, avec une structure de coût que Charles Emond a qualifié hier de « raisonnabl­e ».

PRÉVU DEPUIS QUATRE ANS

La restructur­ation en cours, planifiée depuis quatre ans avec Mme Palladitch­eff, a-t-il confié, risque de changer les choses considérab­lement.

« Là, on passe de quelque chose qui est

raisonnabl­e à quelque chose qui va être extrêmemen­t optimal », s’est félicité le grand patron de la CDPQ.

Est-ce que finalement votre mandat consistait depuis quatre ans à démanteler Ivanhoé Cambridge avons-nous demandé à sa PDG sortante.

« Ce n’est pas le sentiment que c’est ce que nous avons fait, s’est vite opposée Mme Palladitch­eff. Parce que nous avons augmenté l’actif de 1,5 fois et on a, au cours des 10 dernières années, battu quatre fois l’indice, dont trois fois ces trois dernières années. Ce que je livre aujourd’hui est un meilleur Ivanhoé possible, donc je n’appellerai­s pas ça un démantèlem­ent. »

Sur ce, Charles Emond a tenu à préciser que ni Otéra Capital ni Ivanhoé Cambridge ne seront démantelés. Les deux filiales seront intégrées et leur regroupeme­nt au sein de la Caisse de dépôt et placement permettra une meilleure gestion globale des fonds des Québécois, a insisté le PDG de la Caisse.

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PDG d’Otéra Capital
RANA GHORAYEB PDG d’Otéra Capital
 ?? PHOTOS ADOBE STOCK ET TIRÉE DU SITE WEB DE LA CAISSE DE DÉPÔT ?? Ivanhoé Cambridge et Otéra Capital sont les deux filiales immobilièr­es de la Caisse. Elles sont propriétai­res, en tout ou en partie, de très nombreux immeubles, dont le Château Frontenac, à Québec.
PHOTOS ADOBE STOCK ET TIRÉE DU SITE WEB DE LA CAISSE DE DÉPÔT Ivanhoé Cambridge et Otéra Capital sont les deux filiales immobilièr­es de la Caisse. Elles sont propriétai­res, en tout ou en partie, de très nombreux immeubles, dont le Château Frontenac, à Québec.

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