Le titre d’un important joueur de la filière batterie plonge de 30 %
Les investisseurs boursiers de Sayona ont mal réagi au retrait d’un actionnaire
Même si Sayona Mining a perdu près de 30 % de sa valeur boursière hier après l’annonce de son plus grand actionnaire Piedmont Lithium Limited (PLL) de retirer toutes ses actions par « prudence », Québec espère toujours « intégrer le lithium québécois dans une chaîne de valeur où sa transformation va assurer une stabilité nécessaire ».
« On s’attend à ce que Sayona tente de sauver le navire de sa mine à La Corne et mettre sur pause le développement de ses autres projets. Mais quoi qu’il en soit, cette méchante débarque prouve une fois de plus qu’il n’y a aucun risque à prendre », a réagi le Comité citoyen de protection de l’esker et la Coalition pour que le Québec ait meilleure mine.
« Il est grand temps que les eskers de l’Abitibi-Témiscamingue cessent d’être menacés par cette minière vulnérable économiquement. Le gouvernement doit arrêter d’être patient », ont-ils ajouté.
Début janvier, on apprenait qu’une quinzaine de cadres supérieurs s’étaient fait montrer la porte.
Sayona a des projets en Abitibi-Témiscamingue et à Eeyou Istchee Baie-James. Il y a trois ans, Sayona (75 %) et Piedmont Lithium (25 %) avaient avalé North American Lithium (NAL), qui prenait le nom de Lithium Amérique du Nord.
NOTRE LITHIUM DANS LES TESLA
Il y a trois ans, Le Journal rapportait qu’il y aurait du lithium du ventre de l’Abitibi sous le capot des Tesla après que deux géants miniers australiens eurent conclu un accord pour vendre la matière première à l’entreprise d’Elon Musk.
Interrogée par Le Journal, Sayona a rappelé que Piedmont restait actionnaire à 25 % de Sayona Québec.
« Le Complexe Lithium Amérique du Nord [LAN] poursuit ses opérations et il s’agit de notre priorité. Le processus pour le projet Authier est maintenu. Pour ce qui est du projet Moblan, nous venons tout juste de publier une étude de faisabilité », a indiqué Bianca Galimi, aux communications de Sayona.
Lundi dernier, Le Journal rapportait que le projet Moblan, l’un des sites du Nord-du-Québec sur lesquels la minière Sayona compte implanter une mine de lithium, aurait une valeur actuelle nette de 2,2 milliards $, à condition que le prix de ce métal remonte.
QUÉBEC MAINTIENT LE CAP
Du côté du cabinet du ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, on dit prendre « note des résultats boursiers de la journée ».
« La valeur des minéraux de commodités comme le lithium non converti [spodumène] est très volatile et conséquemment les sociétés publiques exposées aux commodités fluctuent », a expliqué Mathieu St-Amand, le directeur des communications de Pierre Fitzgibbon.
« Notre vision est d’intégrer le lithium québécois dans une chaîne de valeur où sa transformation va assurer une stabilité nécessaire à son exploitation sans égard au prix des commodités », a-t-il conclu.