Cinq questions à un recordman
Ton surnom est « Piper », ça sort d’où ?
« À ma première année avec le Garaga, j’avais 23 ans et l’équipe était composée majoritairement de gars entre 28 et 38. Normand Rochefort riait toujours de moi et disait qu’il pourrait être mon père ! J’étais jeune et je m’étais acheté une Volkswagen Passat montée durant l’été. Il y avait un “pipe” dessus qui grondait. Je trippais. À la première journée du camp, je suis arrivé dans le stationnement et il y avait un petit groupe de joueurs qui était là. Tout le monde m’a regardé et l’un d’entre eux m’avait dit : “Il gronde, ton char.” Dans le vestiaire, peu de temps après, il avait décidé que mon surnom serait “Piper” et c’est resté depuis ! »
Combien ça gagne, un joueur de la LNAH ?
« Je préfère ne pas parler de mon salaire (rire). Par contre, ce que je peux dire, c’est que les salaires varient souvent entre 300 et 600 $ par partie. Parfois, pour des cas exceptionnels, des gars vont faire plus. »
Un moment en particulier te revient en mémoire de l’époque où ça brassait pas mal dans la LNAH ?
« Je me souviens d’un match, un dimanche soir à Saint-Jean, il y avait eu une bagarre générale avec neuf minutes à jouer en troisième. Un joueur avait chargé notre gardien et lui avait envoyé le but dessus. Ils nous avaient malmenés alors les arbitres avaient retourné tout le monde dans le vestiaire. Rendu dans la chambre, le propriétaire de notre équipe était venu nous voir pour nous dire de nous déshabiller et qu’on s’en allait. On avait finalement décidé de finir le match, mais on avait joué à cinq contre trois presque tout le reste du match. On ne faisait que se passer la rondelle autour. On en a mangé des coups de bâtons ! »
À quel point la ligue a-t-elle changé depuis tes débuts ?
« Je pense que le problème c’est que quand on faisait parler de notre ligue, c’est quand il arrivait des bouffonneries. Le niveau de talent dans notre ligue a souvent été mis de côté à cause de certains événements plus sombres. Depuis plusieurs années, on en voit de moins en moins. La ligue est plus structurée à ce niveau et beaucoup moins permissive. Je pense qu’il va toujours y avoir une clientèle pour les bagarres, mais on veut que ce soit respectueux et consentant. On ne veut plus de niaiseries et les gens qui viennent voir nos matchs voient un très haut calibre de jeu. »
Est-ce qu’un joueur en particulier t’a donné du fil à retordre dans ta carrière ?
Je pourrais te faire une liste ! Par contre, dès mon arrivée dans la LNAH, j’ai développé une belle rivalité avec Yann Joseph. On était deux joueurs de talent et de fiers compétiteurs et on a jeté les gants quelques fois ensemble. Je ne te ferai pas de cachettes : dans nos meilleures années, on ne s’aimait pas ! On s’est croisés dans le Sud il y a sept ou huit ans et on a bien ri de comment ça se passait. On a enterré la hache de guerre. »