À LA CROISÉE DES CHEMINS
Le directeur général des Penguins, Kyle Dubas, aura des décisions importantes à prendre prochainement
PITTSBURGH | Depuis le retour du lock-out de 2005, aucune formation n’a connu une séquence de présences en séries aussi longue que les Penguins. Seize fois de suite, ils ont participé à la danse du printemps, remportant au passage trois coupes Stanley.
Or, les voilà à la croisée des chemins. Sidney Crosby et ses coéquipiers sont en danger d’être exclus du tournoi printanier pour un deuxième printemps consécutif.
Malgré la victoire de 4 à 1 contre le Canadien, hier soir, les Penguins se trouvent à sept points du dernier billet, avec quatre matchs en main. Les espoirs s’amenuisent de jour en jour, mais il est encore trop tôt pour jeter complètement l’éponge.
« On est déjà en mode séries. On a eu des discussions à ce propos avant même la pause du match des étoiles, a raconté Mike Sullivan, à quelques heures de l’affrontement. Il faut demeurer dans le moment présent et éviter de se laisser déconcentrer par les bruits extérieurs. Et vous savez qu’il y en a beaucoup, présentement, autour de notre équipe. »
Le problème, c’est que les Penguins n’ont remporté que trois de leurs onze derniers matchs. Même s’ils ont des matchs en main, ils perdent davantage de plumes qu’ils en gagnent.
« On mise sur une équipe expérimentée. Au fil des ans, on a connu d’excellents moments, on en a connu de moins bons. Je crois que ça nous aide à remettre les choses en perspective et à mieux comprendre l’enjeu qui se trouve devant nous », a mentionné l’entraîneur des Penguins.
ACHETEUR OU VENDEUR ?
À deux semaines de la date limite des transactions, cette période d’incertitude place Kyle Dubas dans une position inconfortable : se placer dans le groupe des vendeurs ou des acheteurs.
« Notre stratégie se définira dans les deux prochaines semaines et demie. La façon dont notre équipe jouera dictera nos décisions lors de la date limite des transactions », a déclaré le directeur général des Penguins, dans une mise au point effectuée mercredi.
Cette réponse de Dubas concernait beaucoup ce qu’il compte faire dans le dossier Jake Guentzel. Présentement blessé, l’ailier de Crosby deviendra joueur autonome à la fin de la saison.
Auteur de deux saisons de 40 buts et d’une autre de 36, l’Américain de 29 ans serait assurément un ajout de qualité pour une formation qui aspire aux grands honneurs.
LA FIN POUR CROSBY ?
Cela dit, le cas de Guentzel n’est pas le seul sur lequel le directeur général des Penguins devra se pencher au cours des prochaines semaines et des prochains mois. C’est connu que Dubas souhaite rajeunir son équipe, la seule formation dont la moyenne d’âge était supérieure à 30 ans (30,8) lors de l’ouverture de la saison.
Le départ de Jeff Carter à la fin de la campagne devrait aider en ce sens. L’Ontarien a célébré son 39e anniversaire de naissance le 1er janvier dernier.
Evgeni Malkin, Sidney Crosby et Kristopher Letang, respectivement âgés de 37, 36 et 36 ans ne sont plus exactement des poussins du printemps, pour reprendre une expression chère à Marc Bergevin.
Le triumvirat des Penguins a disputé les 18 dernières saisons ensemble. Les trois joueurs ont sans doute le logo de l’équipe tatoué en dessous de leur chandail. Mais s’ils veulent avoir une autre chance de remporter la coupe Stanley avant de tirer leur révérence, ils devront vivre une peine d’amour.
Une peine d’amour qui serait bénéfique pour les deux camps. Imaginez ce que Dubas pourrait obtenir en retour de l’un de ces trois joueurs.
Voilà ici la définition même d’un dilemme cornélien.
Le directeur général des Penguins pourrait assurément faire le plein de jeunes joueurs prometteurs et de choix au repêchage.
Ce qui n’est pas nécessairement ce dont regorge la formation de la Pennsylvanie. Au prochain encan, les Penguins pourraient ne parler qu’à partir du deuxième tour (leur droit de parole du premier tour est conditionnel à un choix parmi les 10 premiers). Ils ne sélectionneront ensuite qu’au quatrième tour.
Vegas étant un endroit spectaculaire, Dubas pourrait profiter des 32 équipes dans la ville du vice pour voler la vedette.