Il n’y a pas de vaccin contre la stupidité
Un chroniqueur lit forcément une quantité considérable de conneries, mais les derniers jours ont peut-être fracassé un record.
Le ministre Jean-François Roberge énonce une vérité indiscutable : un trop grand nombre de demandeurs d’asile menace non seulement nos services publics déjà fragiles, mais aussi l’identité québécoise.
Les réactions à son propos sont sidérantes de stupidité.
IDENTITÉ
On peut longuement discuter de ce qu’est l’identité québécoise, mais je vois mal comment on pourrait nier que sa principale caractéristique est de s’exprimer majoritairement en français.
Or, un grand nombre de ces demandeurs d’asile ne parlent pas français et auront bien d’autres priorités que de l’apprendre, considérant qu’il n’est pas essentiel pour vivre ici.
Dans un rapport étoffé, le nouveau commissaire à la langue française, Benoît Dubreuil, estime qu’il faudrait investir entre 10 et 13 milliards de dollars pour que la francisation de tous les nouveaux arrivants – demandeurs d’asile, immigrants réguliers, temporaires, etc. – soit sérieuse.
Si cet effort colossal n’est pas consenti, si les entrées ne sont pas jugulées, le français, pilier central de notre identité, continuera à dépérir.
Ensuite, un demandeur d’asile est quelqu’un qui veut le statut de réfugié. En gros, un réfugié doit démontrer qu’il fuit des persécutions pouvant menacer sa vie dans son pays d’origine.
Les gens qui déferlent maintenant viennent de pays pauvres, mais pas nécessairement de pays dans lesquels sévissent des guerres, des épurations ethniques, des déplacements forcés, etc.
Ils veulent améliorer leur sort en sautant en avant de la file que font patiemment les immigrants réguliers.
Beaucoup ne sont tout simplement pas de vrais réfugiés. Il faut le dire et le redire.
Mais ces vérités ne font pas le poids face au déferlement d’idioties des derniers jours.
Amnistie internationale se battait jadis pour la libération des prisonniers politiques.
Sa branche canadienne, devenue le Dollarama du gauchisme infantile,
« Les gens qui déferlent maintenant viennent de pays pauvres, mais pas nécessairement de pays dans lesquels sévissent des guerres, des épurations ethniques, des déplacements forcés, etc. »
consacre maintenant beaucoup d’énergie à promouvoir la niaiserie malhonnête du « racisme systémique », la banalisation du voile et le droit à l’avortement (comme s’il était menacé au Canada).
Cette organisation a été kidnappée et détournée.
La sortie des ministres québécois sur les demandeurs d’asile « s’apparente dangereusement à un appel à la haine », selon elle.
On reste pantois devant tant de bêtise.
BLABLA
Mais la palme de l’idiotie revient peut-être à une chronique parue dans La Presse.
On commence par déplorer la politisation de la question migratoire, comme si ce flot humain d’une ampleur inédite dans notre histoire moderne était le seul enjeu de société hors du champ politique.
Puis, on se reprend pour dire que, oui, au fond, tout est politique, mais que c’est la manière qui est problématique, en rupture avec la belle « tradition d’accueil du Québec ».
Qu’on m’explique : il faudrait être encore plus obséquieux devant le gouvernement fédéral ?
Du pur blabla compassionnel, de la guimauve émotionnelle aux calories vides, l’évitement des faits enrobé dans un moralisme de niveau cégep.
Non, décidément, il n’y a aucun vaccin contre la stupidité.