Le Journal de Montreal

Les enfants doivent retrouver le respect de l’autorité

- Mario Dumont mario.dumont@quebecorme­dia.com

Les enfants de mon époque n’étaient pas toujours reposants. La tête pleine de mauvais coups, espiègles à l’école, turbulents dans le jeu, ils étaient des enfants, tout simplement. Mais lorsqu’une personne en autorité s’interposai­t, une limite se traçait.

Je suis parfois abasourdi lorsque j’entends les témoignage­s à propos de ce qui se vit présenteme­nt chez les jeunes, notamment dans le monde scolaire. On dépasse largement la notion du jeune tannant ou du petit vlimeux.

On croirait avoir affaire à des enfants qui ne sont pas éduqués, qui n’ont de respect pour rien ni personne et qui se moquent éperdument de l’autorité. On dirait des enfants qui se prennent pour Louis XIV ou Kim Jong-un, qui pensent que leurs caprices devraient devenir la loi.

En somme, on dirait malheureus­ement des enfants dont les parents n’ont jamais osé tracer fermement les contours de ce qu’exige la vie en société.

La chauffeuse d’autobus scolaire réprimande un enfant. Il la frappe. Pardon ?

AUTOBUS SCOLAIRE

Cette semaine, j’ai été renversé par l’histoire d’Hélène, cette chauffeuse d’autobus scolaire de Lanaudière qui a vécu un traumatism­e. Elle a voulu intervenir auprès d’un enfant qui en avait intimidé un autre tout le long du trajet.

Le garçon de cinquième année (10 ans) s’est immédiatem­ent jeté sur elle, la rouant de coups de poing. Il a fini par la bousculer avant de quitter les lieux. Invraisemb­lable.

Dans le cas de la conductric­e, les directives sont claires. Elle n’a le droit de rien faire. Elle ne peut pas prendre l’enfant par le bras, le maîtriser, ni le tirer par le manteau. Elle ne peut que lui remettre un « billet » qui pourrait conduire à des conséquenc­es à l’école.

Fait à noter, on raconte que dans ce cas précis, l’école a imposé des jours de suspension et le parent a exigé que son jeune présente des excuses. C’est bien, sachant que dans d’autres cas, les chauffeurs disent subir les foudres des parents qui prennent la défense de leur enfant problémati­que.

PAS UN CAS ISOLÉ

Hélas, l’agression impensable sur Hélène n’est pas un cas isolé. Les porte-parole des conducteur­s d’autobus scolaires s’inquiètent de la montée des gestes de violence et appellent à l’aide. Des coups, des crachats, des menaces, ce sont des réalités avec lesquelles ils doivent composer en 2024.

Nous en sommes au point où l’on ne fait même plus de cas des insultes sur leur physique ou des invectives contenant des noms d’animaux. Ce qui est à l’évidence un manque de respect éhonté fait désormais partie du quotidien. Les cas de chauffeurs et chauffeuse­s qui finissent sur la CNESST seraient en hausse selon les propos d’un syndicat.

Ces cas d’accidents de travail causés par la violence des jeunes ont d’ailleurs explosé parmi les enseignant­s.

AUTORITÉ

Dans l’autobus scolaire, l’autorité, c’est le chauffeur. Dans la classe, c’est l’enseignant. À la piscine, c’est le surveillan­t. L’enfant doit apprendre jeune qu’il n’est pas le boss partout. Évidemment, c’est plus difficile si c’est lui qui mène à la maison…

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