L’ancien joueur des Alouettes croyait que l’élève avait 16 ans
Christophe Normand est accusé d’avoir leurré une ado en lui envoyant des textos
LE JOURNAL | Un ex-joueur des Alouettes de Montréal accusé pour avoir tenté de coucher avec une de ses élèves de 15 ans après avoir remplacé dans une école secondaire de l’Estrie pendant la saison morte croyait sincèrement que celle-ci avait l’âge de consentir.
C’est ce qu’a fait valoir Christophe Normand pour sa défense, hier, au palais de justice de Granby.
En 2022, l’athlète de 32 ans a tenté d’obtenir des relations sexuelles avec une ancienne élève de quatrième secondaire à qui il avait enseigné pendant quelques semaines le cours d’éthique et culture religieuse comme suppléant quatre mois plus tôt.
Quand il l’a contactée sur les réseaux sociaux, il n’enseignait plus à l’école de Waterloo, et il avait repris son boulot de centre arrière avec l’équipe de football.
Le procès de Normand, accusé de leurre et d’incitation à des contacts sexuels, s’est conclu hier avec les plaidoiries des procureurs.
Dans son esprit et selon ce que la plaignante lui avait mentionné dans des échanges sur Messenger, Normand croyait sincèrement qu’elle avait 16 ans, l’âge du consentement, a fait valoir son avocat, Nicolas Cossette.
99 % SUR SON BULLETIN
« Il me disait : “ma belle” […] et m’avait donné 99 % dans mon bulletin », avait pour sa part raconté la plaignante dans son entrevue vidéo avec la Sûreté du Québec réalisée avant l’arrestation du footballeur.
Normand lui aurait entre autres écrit qu’elle avait « une belle shape , ça me donne encore plus le goût… » et qu’il espérait la croiser dans un festival à Montréal « pour la voir en bikini ».
« Elle ne parle pas à son prof, mais à un gars de 30 ans qui la cruise ,ungarsquia une conjointe et des enfants. L’accusé ne l’intéresse pas, même qu’elle s’en moque en montrant à ses amies le contenu de certains messages », a plaidé Me Cossette.
Normand ne lui a mis aucune pression et la laisse décider, a ajouté la défense.
« Vous devez tenir compte de la nature de la relation plutôt que leur statut l’un par rapport à l’autre », estime Me Cossette.
LUI L’ADULTE
Si elle allait avoir 16 ans dans les mois suivants, la poursuite insiste sur le fait que « c’est lui l’adulte, c’est lui qui avait à prendre les mesures raisonnables pour s’assurer de son âge, malheureusement il a échoué. […] Leur relation n’était pas égalitaire, ils ne se trouvaient pas sur le même “pied” », a plutôt fait valoir la procureure de la Couronne, Me Ariane Duval.
Le juge Serge Champoux rendra sa décision le 25 avril.