Google ne pourra pas interroger une youtubeuse québécoise
L’« antivax » a déposé une demande d’action collective contre le géant de l’internet
Google ne pourra pas mener un interrogatoire préalable d’une youtubeuse du Québec qui intente un recours collectif contre le géant du web puisqu’il l’aurait censurée en raison de propos tenus durant la pandémie.
« Google souhaite interroger Éloïse Boies, pendant une période d’une heure et demie, sur ses revenus tirés de son canal YouTube, ses allégations d’avoir été étiquetée comme une complotiste et une antivax », peut-on lire dans un récent jugement de la Cour supérieure.
Mme Boies, de Saint-Bruno-deMontarville en Montérégie, a déposé une demande d’action collective en janvier 2022 contre le géant de l’internet qui est aussi propriétaire de YouTube. La Québécoise affirme avoir été censurée sur cette plateforme d’hébergement de vidéos.
Elle allègue notamment que ses publications intitulées Pourquoi refuser le vaccin ? ou encore La Censure ont été supprimées, car ses contenus propagent des informations erronées sur la COVID-19, selon Google.
« La propagande provaccin est malhonnête, depuis le début de la pandémie, le gouvernement du Québec nous dit que c’est pour une courte période », prétendaitelle dans une de ses séquences.
ELLE AURAIT PERDU DE L’ARGENT
L’entreprise américaine a aussi présenté une demande, le mois dernier, pour questionner Éloïse Boies sur « la diminution des offres de contrats à la pige qu’elle avance avoir perdus » en raison des vidéos retirées sur sa chaîne.
« Ces allégations ne sont pas vagues ou imprécises au point d’autoriser un interrogatoire sur ce motif. Ce sujet relève aussi et manifestement du fond du litige et ne saurait faire l’objet d’interrogatoire à l’étape actuelle du dossier », a finalement tranché le juge Lukasz Granosik.
Les avocats de Google devront donc patienter au débat sur l’autorisation du recours collectif pour obtenir des réponses aux accusations de la youtubeuse.
JUSQU’À 2000 $ PAR PERSONNE
Mme Boies réclame, entre autres, 2000 $ à Google pour tous les internautes du Québec qui se sont vus retirer une vidéo de YouTube depuis le 15 mars 2020.
Toutefois, les séquences doivent avoir été supprimées en vertu du règlement de la plateforme interdisant les « informations médicales incorrectes contredisant celles des autorités sanitaires locales ou de l’Organisation mondiale de la santé concernant la COVID-19».
Éloïse Boies était au coeur du mouvement contre les mesures sanitaires durant la pandémie. Une de ses vidéos a notamment fait l’objet d’un reportage de Radio-Canada dans lequel l’on voit Mme Boies interroger des scientifiques propageant « plusieurs informations erronées sur la COVID-19 et sur les vaccins ».