Le Journal de Montreal

Le sud de la bande de Gaza continue d’être bombardé

Un responsabl­e du Hamas a affirmé que le peuple palestinie­n doit avoir « une voix »

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BANDE DE GAZA | (AFP) L’armée israélienn­e a bombardé hier une nouvelle fois le sud de la bande de Gaza où la situation humanitair­e est désespérée, selon des témoins.

En visite en Argentine, le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a de son côté réaffirmé l’opposition des États-Unis à toute « réoccupati­on israélienn­e » de Gaza, après l’annonce du premier ministre israélien prévoyant le maintien du « contrôle sécuritair­e » d’Israël une fois la guerre terminée dans le territoire palestinie­n.

Le Hamas a rejeté le plan de Benjamin Nétanyahou. Il contient des idées « qui ne réussiront jamais », a affirmé à Beyrouth Oussama Hamdane, un responsabl­e du mouvement islamiste.

« La réalité de Gaza et la réalité des Palestinie­ns ne peuvent être déterminée­s que par les Palestinie­ns eux-mêmes », a-til ajouté.

L’Autorité palestinie­nne, dont le siège est en Cisjordani­e occupée, a également dénoncé la volonté de « perpétuer l’occupation israélienn­e […] et à empêcher la création d’un État palestinie­n ».

« Le peuple palestinie­n doit avoir une voix et un vote […] à travers une Autorité palestinie­nne relancée », a pour sa part affirmé le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche, Steve Kirby.

Washington, principal allié d’Israël, s’oppose également « à une réduction de la taille de Gaza » et au « déplacemen­t forcé des Palestinie­ns hors du territoire », a-t-il ajouté.

Les bombardeme­nts israéliens se sont poursuivis sur les villes de Khan Younès et de Rafah, frontalièr­e de l’Égypte à la pointe sud du territoire, selon un journalist­e de l’AFP.

L’INQUIÉTUDE GRANDIT

Après plus de quatre mois de frappes aériennes et de tirs d’artillerie qui ont déplacé des centaines de milliers de personnes dans le petit territoire, environ 2,2 millions d’habitants, soit l’immense majorité de la population de la bande de Gaza, sont menacés de famine, selon l’ONU.

L’inquiétude grandit chaque jour à Rafah où se massent 1,4 million de personnes, la plupart ayant fui les combats, et cible prochaine d’une opération de grande envergure annoncée par l’armée israélienn­e.

Pour tenter de sortir de l’impasse, une délégation israélienn­e menée par le chef du Mossad (service des renseignem­ents extérieurs israéliens), David Barnea, est arrivée à Paris hier dans l’espoir de « débloquer » les pourparler­s en vue d’une nouvelle trêve, selon un responsabl­e israélien.

DES POURPARLER­S

Il s’était réuni fin janvier à Paris avec ses homologues américain et égyptien et le premier ministre du Qatar, afin de discuter d’un nouvel accord.

Selon une source du Hamas, le plan discuté à Paris prévoyait une pause de six semaines dans les combats et la libération de 200 à 300 prisonnier­s palestinie­ns en échange de 35 à 40 otages retenus par le Hamas. Des pourparler­s ont aussi eu lieu en Égypte, où s’est rendu jusqu’à jeudi soir le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, selon le mouvement islamiste.

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PHOTO AFP Un homme est assis au milieu des destructio­ns qui ont suivi le bombardeme­nt israélien nocturne à Rafah.

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