Le Journal de Montreal

A-t-on oublié le patient ?

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À l’occasion de la Semaine de l’orthésiste-prothésist­e, nous dédions cette lettre à la future personne qui sera bientôt à la tête de Santé Québec.

Avec la réforme en santé du ministre Dubé, qui instaurera bientôt l’agence Santé Québec, viennent de grands espoirs de réduire la bureaucrat­ie qui incombe aux profession­nels de la santé dont font partie les orthésiste­s-prothésist­es.

Force est de constater qu’il reste du travail à faire pour réformer la RAMQ et permettre aux patients d’obtenir les meilleurs soins et services. Voici un dossier qui devrait être sur le haut de la pile du futur « top gun », pour reprendre les mots du ministre lui-même.

NOUVELLE GRILLE TARIFAIRE

Depuis plusieurs années, les orthésiste­s-prothésist­es sonnent l’alarme quant à la vétusté de la grille de remboursem­ent de la RAMQ. Le milieu bouge vite et adopte régulièrem­ent de nouvelles pratiques et de nouveaux matériaux et produits qui facilitent l’autonomie et le bien-être des patients au quotidien.

En plus de devoir déclarer la moindre vis à la RAMQ pour obtenir des remboursem­ents et de constammen­t se buter à une bureaucrat­ie sans limites, nos profession­nels peinent à faire reconnaîtr­e les meilleurs appareils sur le marché et surtout ceux qui conviendra­ient le mieux aux patients. Par exemple, si un patient a besoin d’un fauteuil roulant, nos profession­nels sont limités pour que le fauteuil correspond­e au prix voulu par la RAMQ.

La grille tarifaire actuelle a des conséquenc­es sur l’opérationn­alisation des laboratoir­es et leurs patients. Des laboratoir­es privés, pour la plupart, mais dont le réseau de la santé ne peut se passer sachant que dans l’appareilla­ge ils représente­nt 80 % de tous les services offerts au Québec. Alors non seulement cette grille doit être mise à jour aujourd’hui, mais pour suivre l’évolution du marché, une révision aux cinq ans doit aussi être prévue.

JUGEMENT PROFESSION­NEL

Les limitation­s des profession­nels ne sont pas juste d’ordre financier. L’autonomie profession­nelle en est aussi une alors qu’il est impossible de sortir du plan de traitement. Nos profession­nels sont formés pour conseiller les patients sur les meilleures solutions et appareils, et éviter dans plusieurs cas des chirurgies difficiles ou les retarder. Or, les orthésiste­s-prothésist­es se voient imposer un plan de traitement. Dans un tel contexte, alors que le bien-être du patient doit être au coeur des préoccupat­ions, nos profession­nels ne bénéficien­t pas de l’autonomie dont ils devraient disposer.

Pour les orthésiste­s-prothésist­es qui travaillen­t au quotidien avec une clientèle vulnérable, les soins aux patients demeurent une priorité. Nous sommes d’avis que le réseau public ne doit pas se contenter d’efficience. Il doit faire mieux.

Et l’ensemble de nos profession­nels sont prêts à contribuer à faire de cette refonte prévue par la RAMQ un gain indiscutab­le pour les patients du Québec. Christiane Ouellette, directrice générale, Associatio­n des Orthésiste­s et des Prothésist­es du Québec

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