La cruauté animale ne doit plus être acceptée
Les récits d’horreur émanant du procès d’Expédition Mi-Loup, à l’île d’Orléans, démontrent une fois de plus à quel point le Québec est mal équipé pour prévenir la cruauté animale.
Il faut avoir le coeur solide pour prendre connaissance des révélations insoutenables livrées par d’ex-employés et des enquêteurs du MAPAQ, depuis le début de ce procès très médiatisé.
L’ancien copropriétaire et sa conjointe sont accusés d’avoir tué ou blessé des chiens, de leur avoir causé de la souffrance et d’avoir omis de leur fournir l’alimentation et les soins appropriés, de 2008 à 2022. Un ex-employé fait aussi face à des accusations.
SIGNAUX D’ALARME
Puis, le travail du MAPAQ soulève de nombreuses questions. Ses inspecteurs ont commencé à documenter la situation dès 2016, distribuant des avis de non-conformité, mais l’entreprise a pu continuer d’opérer jusqu’en 2022.
Les inspecteurs ont pourtant trouvé des congélateurs remplis de cadavres de chiens, et observé des signes clairs de maltraitance.
C’est en fait le travail d’activistes et la diffusion d’un reportage à CTV qui a conduit l’entreprise à fermer ses portes.
Comment expliquer que les animaux du chenil n’aient pas été pris en charge très rapidement ? C’est inconcevable.
CONFLIT D’INTÉRÊTS
Pour l’avocate Chloé Surprenant, qui pratique en droit animalier, le bien-être des animaux ne devrait pas relever du MAPAQ, qui se retrouve en quelque sorte en conflit d’intérêts. « Le MAPAQ est chargé de récolter les sous des permis, et doit aussi protéger les animaux », explique-t-elle.
Me Surprenant se questionne aussi sur la manière d’agir « étape par étape » du MAPAQ, qui fait en sorte que des animaux demeurent dans des situations très discutables.
Soulevant lui aussi ce potentiel conflit d’intérêts, le député péquiste Pascal Bérubé est revenu à la charge pour réclamer la tenue de consultations et la création d’une agence distincte pour le bien-être animal.
De grâce, il ne faudrait pas attendre qu’une autre histoire d’horreur survienne.